Après une fin de siècle explosive, les informaticiens rentrent dans le rang : pénurie de ressources et démesures salariales ne sont plus d’actualité. Une aubaine pour les DRH ?” tant en SSII que chez les utilisateurs ?”, qui peuvent enfin souffler. Les salaires 2001 ont, en effet, subi une hausse modeste dans les entreprises utilisatrices ?” 4 % environ ?” et quasi nulle chez les éditeurs et SSII ?” 0,2 % en moyenne.Les premières assoient cependant leur avance sur les secondes : depuis trois ans maintenant, les informaticiens ” en fixe ” sont mieux rémunérés que leurs collègues des SSII.Pour preuve, quelques exemples tirés des résultats de l’enquête : un chef de projet perçoit globalement 332 000 francs en entreprise, contre 313 000 francs en SSII ; un ingénieur d’études gagne 283 000 francs en entreprise, contre 244 000 francs en SSII, soit 16 % de plus ; ou bien encore un responsable d’exploitation touche 376 000 francs en entreprise, contre 303 000 francs en SSII, soit 24 % de mieux…!Tout un symbole : alors que les entreprises utilisatrices soignent leurs informaticiens, sur lesquels repose une fonction désormais créatrice de valeur pour l’entreprise, les SSII considèrent toujours leurs consultants comme une ressource qu’il convient de rentabiliser au mieux.Surtout lorsque le secteur subit un coup d’arrêt brutal : la réduction du carnet de commandes et l’effondrement du marché des start up ont rapidement touché les fournisseurs informatiques ?” notamment les SSII, dont le taux de facturation a brutalement chuté. Et, avec lui, pénurie et turnover excessifs ne sont plus qu’un souvenir.Chez les utilisateurs comme chez les fournisseurs, c’est surtout la rémunération variable qui a évolué. Alors que l’ingénieur commercial des sociétés de services perd 15 % de sa rémunération globale en raison de la chute des ventes intervenue depuis le début de cette année, les ingénieurs sécurité des services informatiques ont désormais tous droit à une prime ajustée sur les résultats de l’entreprise.Si les directions informatiques procèdent au réajustement de ces parts variables en fonction des métiers, les SSII ont, en ce qui les concerne, massivement réduit ces bonus à tous les niveaux.Reste que les entreprises utilisatrices gèrent, elles aussi, les salaires de leurs informaticiens en fonction de leurs propres résultats et besoins : les hausses de salaire enregistrées sont inégalement réparties selon les secteurs d’activité.Selon une étude réalisée récemment par le cabinet Robert Half, les banques et compagnies d’assurances dorlotent leurs équipes informatiques, alors que le secteur industriel aurait davantage tendance à réfréner leurs aspirations.De même, sociétés de services et éditeurs ajustent leur politique salariale en fonction des types de prestations : le conseil a toujours le vent en poupe, contrairement aux éditeurs, qui ont subi de sérieux revers boursiers.Réalisée durant l’été dernier avec l’aide du cabinet Hewitt, notre enquête ne reflète cependant pas les soubresauts récents de l’actualité. Nombreux sont les chefs d’entreprise ?” fournisseurs ou utilisateurs ?” qui guettent avec anxiété l’activité des dernières semaines de l’exercice 2001. Cette fin d’année, saison traditionnelle des entretiens individuels et éventuelles augmentations salariales, risque fort de porter son lot de déceptions.Pour consulter toutes les fiches salaires, cliquez ici
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