Fait rare pour un système d’information géographique (SIG), celui de Saint-Nazaire fête ses dix-huit ans. A l’origine, on trouve la volonté d’un élu, Olivier Richard, adjoint au maire et ingénieur civil des Mines : “En 1983, l’aide à la décision était un concept abstrait pour les collectivités locales. Travaillant aux Chantiers de l’Atlantique, la CAO appliquée aux données urbaines me semblait pertinente. J’ai convaincu le maire, tout en lui précisant qu’il s’agissait d’un travail lourd et obscur et qu’il serait inutile de tirer un premier bilan avant cinq ans.” Afin de garantir la pérennité des données engrangées de longue date, la ville a toujours choisi des standards technologiques ?” en restant fidèle à ses éditeurs Bentley et Optimum. “80 % du coût d’un SIG proviennent des données, rappelle Christophe Lebot, responsable du SIG. Des vecteurs tracés il y a quinze ans sont toujours utilisés.”
Décentraliser la saisie des données avec les services concernés
Après avoir constitué ses référentiels ?” topographie et cadastre ?”, le Service des données urbaines a développé vingt-huit applications sous Powerbuilder pour la voirie ?” éclairage public, arrêtés de circulation, etc. ?” ; les réseaux ?” assainissement, eau, incendie ?” ; ou l’urbanisme ?” POS, permis de construire, etc. “Nous les avons conçues nous-mêmes en refusant les offres de catalogue.” Sur la base du volontariat, Christophe Lebot a décentralisé l’entrée des données en mettant à contribution les services concernés. “Un technicien qui cure le réseau le matin fait la saisie de son intervention l’après-midi. Non seulement son travail est reconnu, mais il est sûr de disposer d’informations à jour. Nous proposons aux utilisateurs une interface qui facilite leur quotidien, à condition qu’ils l’alimentent. C’est un cercle vertueux.” Si Saint-Nazaire a bien intégré la culture du partage de l’information, elle ne l’a pas encore étendue à ses concitoyens. Ils doivent se rendre en mairie pour consulter le cadastre. Depuis un an, l’intranet est testé sans que son pendant internet ne prenne corps. La ville en est encore au stade de la réflexion : “Toute information n’est pas bonne à mettre en ligne…” La constitution, le 1er janvier dernier, d’une Communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire pourrait accélérer la donne.
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