01net. : Lors des balbutiements d’Internet, aviez-vous perçu tout ce qu’il serait possible de faire avec ce média ? Sadek Chekroun : En 1993, quand on regardait un moteur de recherche, on pouvait déjà comprendre que ça allait modifier la manière d’échanger de l’information. C’était d’abord applicable en entreprise. Skyworld ciblait
l’Internet professionnel, le partage d’informations professionnelles. C’étaient les premiers intranets.Dans ces conditions, comment avez-vous vécu l’effervescence du début des années 2000 ? J’ai vécu passionnément les premières heures d’Internet en France. Mais il y a eu plus de passion et peu de raison. La grande différence entre maintenant et il y a quatre ans, c’est que les divers acteurs d’Internet ont démontré
que c’était viable. On ne peut plus nous opposer les doutes qu’on nous opposait à l’époque. Cela dit, il y a eu des excès, mais ça a aussi libéré la créativité, l’esprit d’entreprise, pour plein de gens qui n’auraient peut-être pas osé libérer leurs
idées. Je préfère me concentrer sur ces enseignements-là.En quoi l’année 2003 a-t-elle été l’année de la confirmation, comme l’affirment tous les acteurs du commerce électronique ? On en est arrivé au point où tous les supposés problèmes des sites marchands (la sécurité, la logistique, la crédibilité) ne sont plus que des mauvais souvenirs. Il y a eu une période de rodage, maintenant, tout le monde est plus
mature. D’ailleurs, en 2003, Kelkoo est devenu un moteur de recherche de prix. Au début, on s’était lancé sous l’angle de la simple comparaison.Est-ce que ça signifie aussi que tout a été fait sur Internet ? Non ! On est loin d’avoir épuisé tout le potentiel d’Internet. Simplement, au début, tout le monde voulait vite trouver un créneau, se dépêchait de prendre position étant donné que la barrière à l’entrée est élevée.Qu’est-ce qui, selon vous, peut être mieux développé ? La pertinence des moteurs de recherche en matière de shopping, qui demande des développements avec des technologies très sophistiquées. Sinon, la convergence, encore embryonnaire aujourd’hui, entre la télévision, la téléphonie et
Internet. Et les Blogs, très développés aux Etats-Unis. Il y a aussi la possibilité d’aller beaucoup plus vite sur le développement de l’ADSL. Les Américains ont longtemps été en avance dans le regard qu’ils portaient sur Internet. Parce qu’Internet
était soutenu par les autorités et parce qu’il a longtemps été moins cher. Mais nous sommes en train de rattraper ce retard.
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