C’est la fin d’une ère chez Volvo. L’arrivée de la S60 (2019) signe l’aboutissement d’un cycle qui a débuté en 2010 avec le rachat de l’entreprise suédoise par le chinois Geely. Depuis 10 ans, Volvo a donc pris la mesure de toute sa gamme renouvelant l’un après l’autre ses modèles. Ce processus a pris fin avec la nouvelle version de la S60. La berline fait figure de modèle de transition et ce n’est sans doute pas anodin si la marque a choisi de ne la proposer qu’en version hybride rechargeable. Car la nouvelle ère qui débute pour le constructeur sino-suédois devrait être marquée par l’électrification. Volvo est d’ailleurs supposé annoncer dans quelques jours la version électrique de son XC40.
En attendant, nous avons pu prendre en main cette S60, sur les routes escarpées entre Marseille et Cassis.
Une berline de luxe aux envies de sportive
Les lignes de la nouvelle Volvo S60 ne dérogent pas aux standards du constructeur suédois. C’est simple, sans grande fantaisie, et on retrouve sur la berline les codes déjà employés sur la V60 ou la S90, que ce soit sur la ligne arrière ou avec les phares. Finalement, seul le profil de cette S60 se démarque légèrement des habitudes suédoises. Notons au passage qu’il est très réussi et qu’il donne à la voiture une allure effilée qui pourrait presque faire oublier ses 4,70 m de longueur.
Assez premium pour concurrencer les allemandes
A l’intérieur, c’est un quasi sans faute tant sur les finitions que sur la planche de bord. L’instrumentation est entièrement numérique et peut être légèrement personnalisée. Les menus sont clairs et permettent d’avoir un aperçu en un seul coup d’oeil sur toutes les informations (l’autonomie du moteur hybride notamment). Il faut souligner qu’il s’agit du même habitacle qui équipe toutes les dernières générations de Volvo, sans nouveauté particulière à l’exception de ce qui est propre à l’hybridation de la voiture.
Nous retrouvons donc l’habituel écran de 9 pouces au format portrait plutôt bien intégré malgré de larges bordures qui ne lui rendent pas honneur. Celui-ci sert à l’infotainment et à tous les réglages cosmétiques mais pas seulement. Grâce à lui, il est possible de régler quelques aspects lié à sa voiture, notamment le mode de conduite qui permet de choisir la façon dont sera utilisé le moteur électrique.
L’interface maison demande tout de même un temps d’adaptation et manque, une fois n’est pas coutume, d’intuitivité. On lui préférera très rapidement Android Auto ou CarPlay et ça tombe plutôt bien puisque les deux sont compatibles. Il permettent non seulement de profiter d’un environnement plus clair mais surtout d’éviter un GPS vraiment capricieux.
Performance : l’électricité, complément parfait
Une seule motorisation, mais deux itérations du moteur hybride T8 : la S60 se décline en version classique (390 ch) ou en version Polestar (405 ch). Nous avons pu essayer les deux modèles et le constat est le même : la S60 hybride n’est pas seulement puissante, elle est surtout sacrément dynamique. Pour une Berline, Volvo qui plus est, c’est une surprise. La motorisation hybride donne une forte impulsion lors des phases d’accélération (le 0 à 100 km/h se fait en 4,4 ou 4,6 secondes, selon les versions) et malgré ses rondeurs la S60 avale les virages comme un bon vieux kart.
Dans les faits, le moteur électrique confère à la voiture quelques 50 km d’autonomie. La façon d’épuiser cette réserve dépend non seulement de la manière de conduire mais aussi du mode de conduite. Ainsi, Volvo propose plusieurs réglages par défaut qui permettent, au choix, d’utiliser les deux moteurs de manière équilibrée, de privilégier le moteur électrique pour ne pas consommer de carburant ou encore de ne s’appuyer que sur le moteur thermique (sur autoroute par exemple) et de préserver la batterie pour les passages urbains.
Enfin, un mode B permet de recharger progressivement la batterie, sur les phases de freinage ou de décélération. En tout état de cause, Volvo offre une S60 très polyvalente sur route. C’est un plaisir et un avantage à la fois de pouvoir passer d’un mode de conduite à l’autre selon l’envie et les besoins, tout en sachant que la combinaison des deux moteurs offre des performances très agréables et permet de faire des économies à la pompe.
Verdict de l’essai :
En attendant un XC40 totalement électrique, la S60 hybride représente le modèle le plus ambitieux d’un point de vue écologique pour Volvo. Les mauvaises langues diront qu’il s’agit d’un risque calculé dans la mesure où les motorisations essence et diesel équipent bien la version break (V60) du véhicule, qui est traditionnellement privilégié par les clients de la marque. Il n’empêche que pour aller concurrencer les marques allemandes, largement dominatrices sur ce segment, la prise de risque est nécessaire. L’effort aurait pu être encore plus marqué si le constructeur suédois s’était résolu à baisser ses tarifs. Car, malheureusement, à 60 900 euros et 67 600 euros pour la version Polestar, cette S60 hybride nous paraît légèrement surfacturée.
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