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Rungis tenté par la place de marché virtuelle

Alors que les places de marché virtuelles font florès, quelle stratégie internet peut-adopter un véritable lieu de transaction comme Rungis ? Il y a 2 ans, Internet professionnel vantait le côté pratique de ce site. Avec la dernière version, la plus grande place de marché mondiale du produit frais révèle ses choix.

À peine 2 ans après le lancement d’un site institutionnel et informatif, la Semmaris, qui exploite le marché de Rungis, présente la version 2 de son site. Un renouveau qui tend vers la place de marché virtuelle.”Rungis, c’est la suite directe des halles centrales de Paris, mais pas seulement. Des sociétés d’import/export, des sociétés de courtage sont présentes en ligne, et échangent des denrées qui ne sont pas physiquement présentes à Rungis“, affirme Michel Ganneau, secrétaire général de la Semmaris. Dès le départ, Rungis a donc recherché la complémentarité entre son marché “physique” et son site internet.

Pas de concurrence avec les activités traditionnelles

Avec sa version 2, le site rungisinternational.com passe véritablement à la vitesse supérieure. Des fonctions inédites complètent son contenu et en font, via sa rubrique e-Market, un embryon de place de marché virtuelle. Accessible uniquement par les grossistes dûment inscrits, elle distribue par courrier électronique les appels d’offre des acheteurs. La base des 2 200 acheteurs référencés par le marché, les seuls qui ont le droit d’acheter à Rungis, est aussi accessible en ligne. En outre, les grossistes peuvent y télécharger des fichiers marketing. Enfin, une bourse aux CV permet aux commerciaux et aux spécialistes de proposer leurs services.Pour Michel Ganneau, a aucun moment il ne peut y avoir concurrence entre marché physique et marché virtuel. “Nous jouons sur la complémentarité. Sur le site, nous pouvons traiter des demandes qui dépassent largement la région parisienne et vont jusqu’à l’étranger. Un restaurateur polonais pourra par exemple venir s’approvisionner à Rungis via le site. Ce type de demande nous parvient fréquemment.” Michel Ganneau insiste particulièrement sur cette notion de service aux grossistes présents à Rungis. Car, si C-MesCourses, le cybermarché du groupe Casino, est présent à Rungis, les autres grossistes sont loin d’avoir tous basculés vers la Net-économie. “Certains sont très volontaires et se dotent de sites où il est même possible de réaliser des transactions commerciales. Mais pour les autres, notamment les petites entreprises, l’annuaire du site est un moyen de disposer d’une page web. Nous devons jouer le rôle d’aiguillon et leur apporter un support sur Internet.

La prochaine version en ligne de mire

L’investissement consenti sur cette version 2 est de l’ordre de 400 000 F (60 980 E), pour un projet initié en mai 2000 et mis en ligne à la rentrée. Comme pour le premier site, Integra a été retenu pour le développer et l’héberger. “ Cette société a bien entendu été mise en concurrence avec d’autres, mais l’expérience acquise lors du premier développement a plaidé en sa faveur “, argumente Jérôme Zoïs, responsable informatique de la Semmaris. Pour convaincre les grossistes d’utiliser leur nouvel outil, la gratuité d’accès est pour l’instant de mise.Jérôme Zoïs évoque déjà ses projets futurs. 2001 pourrait être l’année de l’e-commerce. La prochaine étape sera en effet la mise en place d’une véritable place de marché. Les grossistes y proposeront leurs produits en ligne, avec quantités et prix, des fiches éventuellement agrémentées de photos. Les acheteurs paieront sur le site. Rungis aura fait aboutir sa stratégie Brick and Mortar dans le produit frais.

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Alain Clapaud