Le commerce électronique ne serait-il pas la poule aux ?”ufs d’or escomptée ? Les résultats annuels pour 2005, clos en mars 2006, publiés par RueDuCommerce laissent planer un doute, d’autant qu’un autre distributeur en
ligne, LDLC, devrait annoncer des pertes annuelles, à la fin juin.Malgré un chiffre d’affaires de 226 millions d’euros, en hausse de 26,5 % par rapport à l’exercice précédent, RueDuCommerce a annoncé ce mardi 30 mai un résultat opérationnel (la différence entre les produits liés à
l’activité et les charges) en baisse de 35,8 %. Celui-ci est passé de 5,3 millions d’euros en 2004 à 3,4 millions en 2005.Pire, les comptes de la société sont passés dans le rouge. Le distributeur de produits high-tech affiche une perte de 1 million d’euros en 2005 alors qu’il engrangeait, il y a un an, 7,8 millions de bénéfices. La perte est
liée aux frais d’introduction en Bourse de 1 million d’euros et à une provision exceptionnelle de 2,5 millions d’euros à la suite d’un litige avec l’administration fiscale. Cette dernière lui impute, à tort, selon la société, un
redressement en matière de TVA sur les années 2002, 2003 et 2004.Quoi qu’il en soit, ces charges ne suffissent pas à expliquer à elles seules les résultats financiers du cybermarchand. Pour la direction de RueDuCommerce, le plongeon du résultat net s’explique par une baisse des marges, en particulier
sur le second semestre de l’exercice fiscal.‘ La concurrence a été plus forte sur cette période. Certains acteurs ont contracté les prix pour faire du chiffre d’affaires coûte que coûte quitte à rogner sur les marges. Leur stratégie de l’époque s’explique
au vu de leur rachat ‘, commente Gauthier Picquart, PDG de RueDuCommerce faisant allusion à Pixmania, par exemple. Et d’avancer une explication complémentaire. ‘ L’année 2005 a été sans grandes
innovations technologiques. Les appareils photo numériques et les baladeurs MP3 sont arrivés à maturité. Qui dit plus d’innovations dit plus de capacité à vendre des produits à forte marge. Cela n’a pas été le cas et ne le sera pas l’année
prochaine. ‘
Le chiffre d’affaires privilégié
Pour 2006, le site de commerce électronique entend privilégier son chiffre d’affaires au détriment des bénéfices. ‘ Maintenir la marge se fait au détriment de la croissance. Nous avons pris l’option d’accroître
nos parts de marché sur un secteur encore en forte progression [celui de la high-tech, NDLR], poursuit le PDG. L’e-commerce passe par des phases d’investissement, puis de rentabilité. Cela ne remet pas en cause le modèle
économique du commerce électronique. Nous restons entre 10 à 15 % moins chers que les distributeurs traditionnels. ‘Dans ce contexte, le cybermarchand investit pour poursuivre sa diversification, en particulier en mettant l’accent sur les services. Il vient d’annoncer le lancement d’un abonnement à une assistance informatique téléphonique, proposée
lors de l’achat d’un ordinateur. La gamme produits n’est pas en reste, avec
la vente de forfaits et de téléphones mobiles débutée au mois d’avril. Des investissements sont également consentis pour l’internationalisation du cybercommerçant avec, comme
prochaine étape, le lancement d’un site en Espagne d’ici à une quinzaine de jours.
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