Le forum de standardisation XML Rosetta Net, dédié au secteur de la high-tech, ambitionne de proposer une nouvelle conception de l’échange de données informatisé (EDI). Ce groupement prône la normalisation des échanges grâce au langage XML, en utilisant le net comme canal de communication. Pour Adam Sharp, directeur des partenariats pour l’Europe de Rosetta Net, “la nouvelle génération de l’EDI permet plus d’automatisation avec un coût inférieur”.Sur le terrain, clients et fournisseurs sont équipés en interne de systèmes informatiques propres. Mais, pour communiquer entre eux, ces systèmes doivent parler un langage commun. Au préalable, l’entreprise doit rationaliser ses propres outils avec la mise en place d’applications pour exécuter les tâches de la relation client-fournisseur.Ces applications sont connectées au système d’information de l’entreprise à l’aide d’un middleware. Ensuite, seulement, la société pourra communiquer avec ses partenaires externes grâce à la création d’un langage commun de description des données. En l’occurrence, le langage XML, qui permet aux développeurs de formaliser des données fiche produit, facture, etc.) comme les mécanismes transactionnels (paiement, etc.) adaptés au métier de l’entreprise.
A chaque action son PIP
La commande de semi-conducteurs, par exemple, nécessite des informations liées à la nature même des semi-conducteurs. Autre illustration, “le fabricant d’équipement réseaux et de terminaux de téléphonie mobiles Nokia, encourage ses fournisseurs à s’équiper de l’infrastructure logicielle compatible Rosetta Net pour commercer avec eux car il leur achète près de 80 millions de composants par an”, explique Adam Sharp. Démarche identique pour Intel dans sa relation avec Absis, l’un de ses distributeurs. Les ordres de commande, l’état des stocks ou encore la désignation des pièces, sont des informations qu’ils s’échangent automatiquement par le biais d’infrastructures logicielles Rosetta Net. Lorsque les données se présentent à la porte de l’entreprise dotée d’une solution ad hoc, elles doivent être traduites pour s’intégrer aux systèmes existants. Ce travail de mise en forme des données nécessite une infrastructure middleware, des connecteurs et des processus métiers. Pour cela, des éditeurs, venus des mondes de l’EAI (intégration d’applications d’entreprise) et des serveurs d’applications, commercialisent des middleware Rosetta Net qui “mâchent” une partie du travail grâce à l’implantation de briques logicielles (des connecteurs). Ces briques sont capables d’encapsuler les processus prédéfinis par Rosetta Net ?” les PIP ?” pour accélérer la mise en exploitation. Les données définies dans un groupe de PIP ?” les données d’un ordre d’achat, par exemple ?” sont ensuite éclatées vers les différents éléments du système d’information interne de l’entreprise : mainframe, base de données ou progiciel.Le coût d’équipement d’une telle infrastructure logicielle pour l’entreprise dépasse les 152 000 euros (environ 1 million de francs). De plus, “le prix d’achat de la licence d’un connecteur Rosetta Net est “grosso modo” équivalent à la prestation de services nécessaire pour le mettre en ?”uvre, à moins de disposer d’ores et déjà d’une infrastructure d’intégration opérationnelle”, estime François Rivard, directeur technologique adjoint de Cosmo Bay, une SSII spécialiste dans les échanges XML.
Versions limitées
Depuis octobre 2001, des éditeurs tentent de s’adresser aux PME en leur proposant pour un moindre coût des “Rosetta Net Basics”, des logiciels aux licences bridées. L’éditeur Tibco propose son middleware Business Connect For Rosetta Net avec une licence qui n’active qu’un groupe de PIP’s. Par exemple le dénommé PIP 3A4 Purchase Order Management, qui active le process de l’ordre d’achat. “Le coût de l’achat de la licence du “middleware” réduite à la fonction de ce PIP représente environ 50 000 dollars [56 500 euros, ndlr] “, indique Wolfgang Gebhard directeur marketing EMEA de Tibco. Cet investissement permettra à la PME d’automatiser ses transactions d’achats avec tout autre entreprise qui s’est adaptée aux normes Rosetta Net. À une condition toutefois : en amont, la PME ne pourra faire l’économie du travail d’adaptation de ses structures de données au langage XML.
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