Quelles sont les nouvelles orientations pour le décisionnel, en termes d’architecture ou d’applications ? Tout d’abord, et c’est désormais un lieu commun, l’impact du web. Nos résultats montrent que 90% des commandes que nous recevons impliquent des contenus web à un niveau ou à un autre. En fait, tout le monde se rend compte que c’est la bonne façon de faire. Je n’ai jamais vu un retournement aussi complet en un temps aussi court. Le modèle client-serveur, pris globalement, n’a pas tenu ses promesses : trop d’éléments sur le PC, trop difficile à gérer. Avec le web, il n’y a qu’un seul ordinateur à gérer, le serveur. Il n’y a donc pas de formation en masse. C’est un changement fondamental.Cognos reste-t-il fidèle au modèle simple qu’il a privilégié, basé sur HTML, au détriment de Java ? Pour nous, les technologies clés sont HTML, Dynamic HTML, et maintenant XML. Nous avons essayé au maximum d’éviter Java, parce qu’il oblige pratiquement à télécharger des applets sur le poste client, ce qui n’est pas une bonne approche en mode extranet. On ne sait jamais quelle configuration va être utilisée. Ce peut être une entreprise partenaire qui n’autorise pas le passage de Java sur son pare-feu. Même avec une toute petite application, cela peut impliquer quelque chose sur la machine qui engage du service ou du support. Nous avons essayé de nous en tenir au modèle ” rien sur le client “. A l’exception de notre outil Visualizer, qui réalise des traitements graphiques pour lesquels nous nous servons des possibilités du PC.Le sans-fil semble avoir le vent en poupe. Comment l’intégrez-vous dans votre stratégie ? D’ici deux à trois ans, la moitié des informations consommées par les utilisateurs le seront sur un périphérique sans fil, un téléphone, un assistant personnel, ou une quelconque combinaison des deux. Le décisionnel, la ” business intelligence “, va devenir l’application clé sur le marché des périphériques mobiles. à l’heure actuelle, les gens consultent de grosses piles de papier ou des écrans complexes pour savoir s’ils ont réalisé de meilleurs résultats que l’an dernier. Mais si l’on peut leur fournir cette information de manière immédiate, à quoi bon la liasse de papier ? L’infrastructure, tant du côté matériel que du côté logiciel, arrive au niveau où ces solutions sont possibles.Cela pose-t-il des contraintes en termes de développement d’applications ? Afficher une page sur un PDA n’est pas très difficile. Cela revient, à peu de choses près, à afficher une page web. La plus grosse question technique, c’est celle de l’interface d’utilisation. Comment des gens habitués à consulter des liasses ou un écran vont-ils s’y retrouver sur un micro-écran tel que celui d’un téléphone ? Il faut donc simplifier au maximum les modes de présentation. Par ailleurs, dans une entreprise qui peut produire un grand nombre de rapports, il n’est pas question de devoir relancer les requêtes pour chacune des plates-formes. Au niveau de l’architecture, il faut trouver un moyen d’exécuter le rapport une seule fois et de le publier directement sur toutes les plates-formes.Ces nouvelles plates-formes engendrent-elles de nouveaux types d’applications ? Oui. La notion d’informatique décisionnelle prend une dimension supplémentaire.
Actuellement, les gens regardent un rapport, vont à la dernière page, regardent la dernière ligne, et le mettent de côté. Ce rapport a pourtant nécessité une quantité de traitement importante. Avec les assistants numériques, il va falloir être beaucoup plus sélectif. Cette technologie va effectivement éliminer un grand nombre de rapports. L’application décisionnelle doit devenir aussi répandue que le tableur, et aussi facile d’accès. Elle doit aussi s’étendre à la notion de savoir d’entreprise. Désormais, le décisionnel a réellement atteint le c?”ur des entreprises. De très grandes structures le déploient. Cela n’aurait pas été possible avec le modèle client-serveur .Que pensez-vous de Linux ? NT est important pour nous, Unix est très présent dans les grands comptes. Pour Linux, nous avons porté quelques produits. Mais il n’y a pas encore un grand mouvement dans les entreprises. Numériquement, Linux a un grand potentiel, mais dans les grands comptes, on peut dire qu’il y a 40 % des sites sous NT et 60 % sous Unix.Avec l’émergence du modèle Open Source, d’aucuns prédisent la fin des éditeurs. . . Je crois que le logiciel conserve sa valeur. Le marché le prouve. Il le faut, ne serait-ce que pour pouvoir absorber les évolutions inéluctables en termes de plates-formes. En quelques années nous sommes passés par les mainframes, les minis, le client-serveur, le web, et maintenant le sans-fil. Et l’on ne peut pas se contenter d’adapter le logiciel. C’est la pire chose à faire : il faut le refaire à chaque fois.
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