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Roger Froloff (SECF)

‘ Passionné d’alpinisme, je travaille comme je grimpe en montagne : tous les risques doivent être maîtrisés ‘

Depuis trente ans, cet ancien professeur de mathématiques construit l’informatique de la SECF en pariant systématiquement sur les dernières technologies. Et ce, sans l’ombre d’un bug.Décision Informatique : Est-ce par passion des courses que vous travaillez dans l’association chargée des 10 100 courses au trot se déroulant chaque année en France ?


Roger Froloff : Pas du tout ! Je suis entré à la SECF [Société d’encouragement et d’élevage du cheval français, Ndlr], il y a trente ans, par hasard, et plutôt pour rejoindre un équipier de bowling. À l’époque,
j’étais professeur de mathématiques et les conditions d’enseignement ne me convenaient plus. J’ai été embauché au départ pour un poste administratif. Trois ans plus tard, on m’a proposé de participer à la création du département informatique. J’ai
accepté et je n’ai jamais eu aucun regret. Les sept autres membres de l’équipe viennent également de la SECF. Notre métier est atypique et les SSII ne le connaissent pas. Pour les recrutements, j’ai donc toujours privilégié la connaissance du métier
aux compétences informatiques.Comment se caractérise l’informatique de la SECF ?


Au fur et mesure, tous les services ont été informatisés, RH, comptabilité, service technique, service généalogie… L’infrastructure matérielle repose sur des outils IBM. Cela m’a permis de voir défiler tous les produits de ce
constructeur, en particulier en environnement AS/400. D’ailleurs, j’ai souvent été le premier en France à installer une nouvelle gamme IBM. Actuellement, pour réduire les temps d’accès à notre nouvel extranet, l’application ne passe pas par des
requêtes SQL, trop lentes, mais mixe anciennes et nouvelles technologies. La couche de présentation Java fait appel à des procédures stockées développées en GAP, équivalent du Cobol. Pour des résultats inférieurs à 2/10 de seconde sur des grosses
bases ! Vous avez souvent fait preuve d’audace dans vos choix ?


À l’origine, ma direction voyait l’informatique comme un mal nécessaire. Et m’a laissé les mains libres à la condition que les résultats soient au rendez-vous. Organiser des courses suppose de gérer des relations contractuelles entre
éleveurs, propriétaires et entraîneurs. Ce qui veut dire gérer des flux de papier importants. J’ai donc mis en place très tôt une application de LAD et de GED. Dans un autre registre, nous avons conçu des logiciels d’aide à la décision pour
l’organisation des courses. Le nombre optimal de chevaux, par exemple, doit varier de quatorze à seize, sauf pour les courses de prestige. Au-dessus, parier devient difficile, au-dessous les gains se diluent. Les applications aident à définir les
bonnes configurations en fonction des hippodromes et des chevaux, sachant que les meilleurs trotteurs voyagent plus que les autres.Cette démarche n’est-elle pas risquée ?


Compte tenu des enjeux, je n’ai pas le droit à l’erreur. Le système informatique se doit d’être fiable 7 jours sur 7. Imaginez le système qui plante pendant les inscriptions à une course ! Pari tenu, je n’ai jamais eu de plantage en
trente ans. Pour répondre à cet impératif de fiabilité, j’applique la même démarche qu’en matière d’alpinisme, l’une de mes passions : je teste et mesure exactement les risques avant de continuer.Quels sont vos prochains projets ?


L’extranet connaît déjà une certaine réussite ; il lui arrive de connaître de 500 à 1000 connexions simultanées. D’ailleurs, le site institutionnel de la SECF, pour l’instant hébergé par France Télécom, va être repris en interne.
Les prochaines versions permettront au parieur de connaître les résultats ou de revoir une course en ligne. Nous travaillons aussi sur des versions Palm et PocketPC, des solutions de secours pour pallier, par exemple, des pannes de PC.

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Patrick Brébion