Après les CPU, les CPU mobiles et les GPU desktop, voici qu’AMD gonfle aussi les muscles dans les puces graphiques mobiles avec sa génération Radeon RX6000 M. Il fait la démonstration, avec ses Ryzen, qu’il peut fournir toute une plate-forme technologique pour des PC de gamers.
Il bouscule ainsi le duopole Intel/Nvidia qui ont régné, des années durant, sur le segment. La démonstration technologique, AMD nous l’offre en duo avec le taïwanais Asus qui signe, avec son ROG Strix G15 Advantage Edition G513QY (ne riez pas…), un PC portable pour joueurs avec des qualités assez uniques.
Il y a bien sûr l’appareil en lui-même : une dalle Full HD à 300 Hz pour les malades mentaux des FPS (dont je fais partie, ne tirez pas à vue), un excellent niveau d’équipement (Wi-Fi 6, RAM évolutive, utilisation du Liquid Metal comme pâte thermique, etc.), un châssis soigné et de qualité, etc.
Une machine à 2 100 euros qui ferait halluciner n’importe quel acheteur des années 2015-2016, si on lui expliquait qu’un modèle si luxueux est entièrement propulsé par AMD.
Les puces d’AMD, qui, en l’occurrence, font un travail remarquable. Côté CPU, un Ryzen 9 5900HX, un beau bébé à 8 cœurs/16 threads, 20 Mo de mémoire cache, jusqu’à 4,6 GHz en mode turbo.
Côté GPU, la plus puissante des puces mobiles d’AMD, la Radeon RX6800M. Un processeur graphique, constitué de 17,2 milliards de transistors, embarquant 40 Compute Units (CU), épaulées par 12 Go de GDDR 6.
Ces deux beaux bébés font tourner Cyberpunk 2077 à fond les ballons en 1080p à plus de 60 i/s. Seule petite limite : avec une génération de retard en matière de maîtrise du ray-tracing par rapport à Nvidia, Cyberpunk 2077 voit ses performances divisées par deux, même en activant le Fidelity FX (genre de DLSS maison) avec un peu plus de 30 fps. On a aussi droit à 125 fps dans les mêmes niveaux de détails sur The Division 2, 150 fps sur Fortnite, etc.
S’il n’est pas le champion du monde des perfs pures, il est clairement au niveau de qu’on attend d’un PC de jeu moderne. Les différences par rapport à une plate-forme Intel/Nvidia tiennent en quelques pour cents, et à la maturité du ray-tracing, il faut le rappeler.
Assurant une très bonne partition en matière de performances de jeu – nerfs de la guerre de la gamme quand même ! – cette plate-forme a une autre face, encore plus impressionnante.
Déjà avantagés par une conception moderne dans le design (Zen 3 et RDNA2), le CPU et le GPU profitent aussi et surtout de la maîtrise de la finesse de gravure en 7 nm de TSMC.
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Mieux, le terme plate-forme n’est ici pas usurpé puisque AMD a développé des technologies permettant à ces deux puces de communiquer, de s’appuyer l’une sur l’autre, et de gérer une enveloppe thermique commune. Des technologies appelées Smartshift, Smart Access Memory ou encore Infinity Cache qui, misent bout à bout, font de ce PC portable de joueur un crack de l’efficacité énergétique.
Alors qu’il n’est pas rare de souffrir de gros coups de chaud et d’une autonomie médiocre avec de nombreuses machines gaming, l’intelligence et la sobriété conjuguées de deux puces permettent au ROG Strix G15 Advantage Edition d’afficher des endurance record – 9h13 en utilisation polyvalente, 7h33 en lecture vidéo – et un confort total avec des ventilateurs peu gênants. Et pour cause, la température maximale mesurée dans notre labo est de 48,8°C.
Si la machine n’est pas parfaite – les 300 Hz impliquent une luminosité assez limitée à 300 cd/m², Asus n’a pas jugé bon d’installer une webcam de série, etc. – la partition technologique, la qualité de fabrication et le rapport qualité/prix sont vraiment bons.
S’il faudra à AMD continuer de séduire d’autres constructeurs pour asseoir une présence GPU pour l’heure assez faible dans le domaine des PC portables de gaming, il faut saluer ce sérieux début de compétition crédible sur le segment.
Une compétition qui devrait s’accélérer avec l’arrivée, début 2022, de la première génération des GPU gaming « ARC » d’Intel, les « Alchemist ».
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Après avoir longtemps fait office de monopole de facto sur le segment, Nvidia doit aujourd’hui contenir AMD. Et demain Intel. Une concurrence qui ne peut faire que du bien, autant en matière de tarifs que de disponibilité de puces. Un point critique en cette période de pénurie. Tant mieux pour les gamers !
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