01net. : Selon une enquête Arithmedia, les vins arrivaient en tête des intentions d’achat sur Internet pour les fêtes. Avez-vous vérifié cette tendance ?Rodolphe Boivin : Non, c’est un peu exagéré. Même si c’est un produit demandé, ce n’est pas le plus vendu. Pour autant, nos résultats sont bons. Nous avons réalisé 4 millions de francs de chiffre d’affaires sur décembre, pour 2 000 commandes, dont la moitié provient de grosses PME. Le panier moyen des particuliers est resté stable à 1000 francs.Que représente cet afflux de commandes sur l’année ?Environ 25 % de notre chiffre d’affaires annuel. Mais notre offre destinée aux professionnels est une activité nouvelle. La comparaison avec les mois précédents est donc difficile. En fait, cette période nous a permis de tester notre supply chain. Et ça s’est bien passé.Pourtant, les problèmes de logistique et livraison n’ont pas manqué chez certains marchands…Pas chez nous en tout cas. Nous avions stocké 750 références de vins, sur les 1500 de notre catalogue. En favorisant, bien sûr, les produits qui tournent le plus, comme les champagnes ou les grands crus. Notre opérateur logistique est Gefco, et nous gérons les livraisons avec UPS.A peine lancée, la vente aux entreprises marche aussi bien que celle aux particuliers, quelles conséquences en tirez-vous ?Nous tablons sur un niveau de revenus identiques entre particuliers et professionnels en 2001. Si cette nouvelle offre connaît une belle réussite, c’est parce que nous avons mis l’accent sur le marché des PME, qui n’est pas noyauté par les comités d’entreprises. En outre, la personne en charge de cette activité chez nous avait un bon carnet d’adresses qui nous a permis de nous lancer rapidement. Mais même si ce marché des entreprises est plus mûr, sa croissance est moins forte que dans le B-to-C, qui lui, s’il n’a pas encore explosé, croît sans cesse. Ces deux tendances devraient donc s’équilibrer.Quels obstacles freinent encore la vente de vin aux particuliers ?Le profil moyen de l’internaute ne correspond pas encore à celui de notre client type. L’internaute est, en règle générale, encore trop jeune. Sa vie socio-culturelle ne fait pas de lui un acheteur de vin. En outre, Internet est plutôt destiné à la vente de vin de qualité, d’un prix supérieur à 25 francs. C’est un marché de plusieurs centaines de milliers de clients en France. Pour les vins d’un prix inférieur, le marché est réservé à la grande distribution. En gros, il faut attendre que les internautes vieillissent, et que les acheteurs de vin de qualité se mettent massivement à Internet.Et quand pensez-vous que ces deux facteurs coïncideront ? Dans deux à trois ans, le marché sera plus mûr, et nous serons là pour en profiter. Notre levée de fonds, de début d’année, de 100 millions de francs nous permettra d’attendre tranquillement, au moins, jusqu’à la fin de l’année 2002.
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