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RodBot, le nanorobot qui fabrique des médicaments

La société suisse MagnebotiX présente pour la première fois son nanorobot Rodbot sur le salon Innorobo. Mu par un champ magnétique, il est capable de capturer le cristal d’une protéine pour élaborer des médicaments ou faire de la recherche.

A côté des énormes bras robotisés industriels du salon Innorobo, un stand ne payait pas de mine. Celui de la société suisse Magnebotix, invitée pour participer au concours des start-up. Et pour cause : il était impossible d’apercevoir ses robots au premier coup d’œil. Pour cela, il fallait utiliser… un microscope, car ils ne mesurent que 50X60X300 micromètres. Ce sont des nanorobots.

« Notre spécialité, c’est la micromanipulation », nous explique son PDG David F.Sargent. « Notre nanorobot, RodBot, présente la forme d’une tige. Il a une partie magnétique et quand on lui applique un champ magnétique rotatif, il va le suivre en tournant autour et sur soi-même. On peut le conduire comme ça très précisément comme une voiture et le faire changer de direction. Il est même possible d’utiliser une console de jeu vidéo pour cela », nous détaille le dirigeant avec démonstration à l’appui.

Voir la vidéo de démonstration :

Des applications médicales

MagnebotiX ne commercialise pas uniquement son robot mais tout un dispositif comportant un générateur de champ magnétique et une interface utilisateur avec un logiciel de commande. L’appareil est utilisé principalement par des laboratoires pharmaceutiques ou des biologistes qui veulent analyser les mécaniques des forces sur des cellules.

« Notre technologie permet de changer la façon dont un médicament peut réagir avec une protéine. Pour cela, les chimistes ont besoin de récolter de délicats cristaux de protéine », explique David F Sargent.

Jusqu’à maintenant, cette manipulation était réalisée manuellement et comportait le risque de casser le cristal. A l’inverse, Rodbot permet d’intervenir sans contact. Le nanorobot entraîne un écoulement fluide et un crée un vortex qui permet de capturer le cristal et de le transporter ensuite pour le récolter.

Le dispositif actuel coûte environ 60 000 euros. Magnebotix planche sur une nouvelle version plus chère permettant d’automatiser totalement le processus.

Mais quand vous évoquez la possibilité d’insérer directement des nanorobots dans le corps humain, les dirigeants de la société suisse bottent en touche. « Cela relève  du domaine expérimental. Il n’existe pas encore d’applications médicales concrètes. Et nous, nous nous concentrons uniquement sur cela ».

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Amélie Charnay