Remplaçant du S7, le bien nommé S8 est l’aspirateur robot milieu de gamme du fabricant chinois Roborock. Sans embarquer les meilleures technologies de la marque, il procède à quelques nouveautés bien senties par rapport à la version précédente et se présente comme un bon compromis entre niveau de performance et prix d’achat.
Au rayon des nouveautés, le S8 présente un nouveau système d’évitement d’obstacles, d’une puissance d’aspiration revue à la hausse et d’une brosse centrale plus efficace. Ces améliorations sont-elles pour autant suffisantes pour justifier d’un prix toujours un peu plus élevé (699 euros) ?
Une nouveauté pas si nouvelle
Qu’on se le dise, ce n’est pas le S8 qui révolutionnera le design des aspirateurs-robot. Celui-ci reprend trait pour trait la forme des aspirateurs de la marque et présente des dimensions identiques à ses prédécesseurs. Haut de 9,7 cm au point culminant de son télémètre, il est capable de passer sous des meubles dotés de pieds assez hauts, voir même certains canapés. Surtout, en comparaison des derniers modèles présentés par Roborock et ses concurrents, le S8 est un « nain » puisqu’il se contente d’une simple station de recharge. En effet, le fabricant a prévu dans son catalogue une seconde version dotée d’une station de vidange, la S8 Pro Ultra.
Seule différence discrète par rapport à son prédécesseur, une partie en plastique noir située sur la tranche et qui marque l’arrivée du système Reactive 3D, la nouvelle technologie d’évitement de la marque. Pour voir l’autre nouveauté visible du S8, il faut retourner l’aspirateur et analyser sa brosse centrale. Son nom, « Duo Roller », donne un indice sur son mode de fonctionnement. Celui-ci repose sur deux rouleaux en caoutchouc qui tournent dans des directions opposées, ce qui permettrait, du moins sur le papier, de rediriger plus facilement les déchets dans la bouche d’aspiration. Le reste de la fiche technique du S8 est faite de composants déjà connus et qui n’apportent pas de changement par rapport aux précédents modèles de la marque.
La première prise en main du Roborock S8
L’installation du S8 et sa synchronisation avec le smartphone sont un jeu d’enfants. Scanner le QR code présent sur l’emballage, installer l’application, créer un compte ou utiliser celui dont on dispose déjà… le parcours est bien balisé et personne n’est laissé sur le bas côté.
L’utilisateur doit ensuite déterminer s’il souhaite ou non utiliser la partie serpillère du S8 pour profiter de sa fonction de lavage. Là encore, l’insertion de la serpillère est d’une étonnante facilité. Quant à l’accès aux réservoirs, il se fait sur le dessus pour le collecteur de déchets et sur le devant pour le réservoir d’eau. Concernant leur capacité, il convient de s’interroger sur certains choix industriels des fabricants d’aspirateurs-robots. Ceux-ci ont privilégié depuis quelques années l’arrivée de centrales de vidange imposantes et vendues aux prix fort à l’augmentation de la capacité des réservoirs. Le S8 est l’incarnation idéale de ce phénomène. Son collecteur de déchets de 400 ml et son réservoir de 300 ml s’avèrent trop petits pour épargner au propriétaire la tâche pénible de les vider ou de les remplir. Bien entendu, cela dépendra de la fréquence d’utilisation de votre aspirateur, de la surface à nettoyer et de paramètres aussi variables que la présence dans les environs d’animaux ou d’enfants. Mais au final, le constat est le même : Roborock comme ses concurrents, préféreront inciter à opter pour une station de nettoyage plutôt qu’augmenter la capacité de leurs réservoirs. C’est évidemment regrettable.
L’application au cœur du système
Passé ces observations, force est de constater que la prise en main du S8 est on ne peut plus simple. Les touches physiques sur le capot permettent de lancer un nettoyage ou de renvoyer le robot à sa base, mais elles ne seront que peu utilisées. En effet, la grande majorité des propriétaires préférera passer par l’application, ce qui rend aussi possible le lancement d’un nettoyage à distance.
Concernant les commandes et l’application, le S8 n’apporte pas de réelle nouveauté si ce n’est une fonction de cartographie simplifiée. Concrètement, l’aspirateur robot n’est plus obligé de procéder à un nettoyage complet pour cartographier une pièce. Son nouveau système de détection, lui, permet de scanner une pièce sans avoir à en parcourir les moindres recoins. Mis à part cette fonctionnalité très accessoire, le reste est on ne peut plus classique. Découpage des zones à nettoyer, programmation des sessions d’aspiration ou de lavage, ajouts de zones d’exclusion, etc.
Qualité d’aspiration et de lavage
À défaut d’innover vraiment, le S8 est-il en progrès sur ce qu’on attend vraiment de lui, à savoir nettoyer une pièce ou un étage ? Selon Roborock, le dernier-né de la gamme serait non seulement plus puissant, mais aussi mieux armé pour soulever les saletés. Si progression il y a en matière d’aspiration, elle est plutôt subtile ! À la décharge de Roborock, il faut dire que ses précédents modèles, comme le S7 MaxV, étaient déjà particulièrement efficaces. Concrètement, la plupart des déchets et autres poussières sont ramassées sans accroc, avec une nuance d’importance tout de même : l’aspirateur robot est bien plus efficace sur surface lisse que sur les tapis.
Finalement, la principale amélioration du S8, qui profite à ses capacités de nettoyage, n’est pas à chercher du côté du moteur ou des brosses, c’est son système de navigation. La fonctionnalité Reactive 3D amène le robot à être plus efficace dans le choix de ses parcours et dans sa détection d’obstacle. D’ailleurs, chaque obstacle repéré est signalé sur l’application et peut être confirmé ou retiré manuellement par l’utilisateur.
Sur la partie lavage, le S8 ne fait pas de miracle. Cantonné à utiliser de l’eau uniquement, il se repose sur le système VibraRise, un procédé qui permet de faire vibrer la serpillère environ 3 000 fois par minute et ainsi espérer faire disparaitre quelques tâches tenaces. La triste réalité, c’est que malheureusement, les capacités de lavage du S8, comme de ses prédécesseurs, sont très limitées. S’il parvient à effacer quelques traces de salissure, il est inefficace contre la plupart des tâches au sol.
Bruit et autonomie
C’est l’un des petits progrès pas si anodins que le S8 peut fièrement revendiquer. Malgré une puissance d’aspiration supérieure, le robot est plus silencieux que ses prédécesseurs. Ces quelques décibels de moins lui permettent certes d’être plus discret, mais pas de se faire oublier pour autant.
Quant à l’autonomie, elle est là aussi en léger progrès… ce qui ne change pas grand-chose aux performances du S8. Précisons d’ailleurs que l’autonomie dépend essentiellement du niveau d’aspiration choisi, mais que dans la plupart des cas, elle sera suffisante pour nettoyer un espace de vie « classique ». Lors de notre test, la zone de nettoyage de 41 m² a été nettoyée et lavée en 35 mn seulement. D’ailleurs, comme la plupart de ses concurrents les plus sérieux, le S8 est capable d’arrêter une tâche lorsqu’il est à court de batterie et de la reprendre une fois ses accumulateurs suffisamment chargés.
Un entretien facile, mais nécessaire
Comme sur la plupart des aspirateur-robots, l’entretien du S8 est plutôt sommaire. La vidange régulière du réservoir s’impose du fait de sa contenance réduite. Quant au filtre HEPA, il est censé avoir une durée de vie de 150 h selon le fabricant, mais on ne soulignera jamais assez l’importance de le passer régulièrement à l’eau claire, pour prolonger son efficacité et maintenir la qualité d’aspiration.
Chaque brosse peut également être remplacée individuellement en cas de besoin, mais là encore, nous vous conseillerons de nettoyer ces parties régulièrement afin de préserver leur efficacité. Idem pour la serpillère qui mérite d’être nettoyée fréquemment.
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