01net. : Quel bilan faites-vous du développement de l’Internet en France ?
Robert Hue
: Pour le moment, je crois qu’il y a encore un décalage entre cette révolution informationnelle et les moyens qu’il faut y mettre, en termes de communication et de pédagogie, afin que cela devienne un élément essentiel de notre société et de la vie citoyenne. Je suis partisan d’inclure l’Internet dans une démarche d’éducation de masse, pour que cette culture ne soit pas réservée aux spécialistes.Par ailleurs, je pense qu’une vraie bataille politique et économique est engagée. Nous voyons bien que, dans la fuite en avant qu’a connu le Net ces dernières années, il y avait un objectif étroit de recherche de profits immédiats.Tout cela a conduit à une absence de stabilité, voire à une déstabilisation de ces activités économiques. Il ne faut pas laisser à de nouveaux puissants la possibilité de s’accaparer ces moyens technologiques. Pour éviter cela, une intervention forte des pouvoirs publics, accompagnée d’une véritable responsabilisation des acteurs, est nécessaire.Quelles sont les initiatives majeures de votre campagne sur Internet ?J’étais candidat en 1995, et à l’époque personne n’avait de site. Aujourd’hui, c’est une vraie révolution et le candidat qui se priverait de ces moyens serait mis à l’écart. Pour cette campagne, nous avons un site sans concession, animé par des jeunes qui sont au c?”ur de ces technologies. Nous avons, par exemple, offert le site à des salariés en lutte (les salariés de la Fnac ou à l’occasion du mouvement dans les McDonald’s à Paris). Nous multiplions ce type d’initiatives à caractère interactif. Parallèlement, nous mettons à jour et nous couvrons en permanence l’ensemble des activités de la campagne présidentielle (comme par exemple la transcription de chats organisés avec les internautes.).Quelles sont les priorités de votre programme sur les nouvelles technologies ?Nous proposons un vaste programme qui veut donner l’accès à l’Internet au plus grand nombre. Cela passe par l’extension du haut débit, mais aussi par le biais de l’Education nationale et les grands lieux d’information. Dans ce domaine, nous ne sommes pas encore à la hauteur de la révolution du Net. Il faut démultiplier les moyens par l’intermédiaire des services publics, mais aussi en passant des contrats avec des sociétés. Au niveau gouvernemental, par exemple, je pense que le ministère de la Communication aujourd’hui a pris un vrai coup de vieux. Il faut donc le moderniser et y intégrer complètement le Net dans son champ d’action, cela me semble évident.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.