Sitôt recruté, ce jeune comptable de 33 ans met en ?”uvre un PGI chez l’épicier Hédiard. Il pallie son manque d’expérience par sa capacité d’écoute et son enthousiasme à découvrir l’informatique.Doter une PME de 280 personnes d’un PGI tel que PeopleSoft EnterpriseOne paraît démesuré. Pourquoi ce choix ?
Tout d’abord, la précédente équipe avait déjà fait ce choix. Ensuite, dans notre activité, l’épicerie de luxe, le client est roi. S’il nous demande d’expédier une bouteille de champagne avec un n?”ud rose au bout du monde, nous le
faisons. Du coup, il existe autant de manières de vendre un produit qu’il existe de clients, et cela multiplie les procédures. Le choix de ce PGI nous permettait de modéliser ces procédures de vente, de chapeauter tous les échanges commerciaux et
financiers et de gérer les stocks en flux continu.L’adoption d’un PGI bouscule souvent les habitudes de travail. Quelle a été votre recette pour amener les utilisateurs de cette PME familiale à soutenir le projet ?
Il s’agit de mon premier poste en entreprise, après une expérience dans un cabinet de commissaires aux comptes. Je n’avais donc pas d’idées préconçues. De mon point de vue, il fallait fortement impliquer le service informatique en
interne, ainsi que les différents utilisateurs réunis au sein d’ateliers de travail.
C’était sans doute l’aspect le plus difficile, car ceux-ci ne se rendaient pas compte que leur travail affectait le paramétrage du logiciel. Ils ont joué le jeu, leur métier s’en trouvant renforcé. Les deux personnes qui réalisaient
les encaissements dans les magasins se chargent aujourd’hui d’établir des situations mensuelles, ce qui est plus valorisant.Vous avez tout de même dû opérer des choix techniques. Comment avez-vous fait sans connaissance informatique particulière ?
En tant que chef de projet, je me suis entouré de trois consultants à plein temps en interne, afin de vérifier que le cahier des charges était bien respecté. C’est ensuite à Capgemini qu’a été confié le choix de l’architecture technique,
en l’occurrence un serveur xSeries et un serveur Citrix connectés à quarante postes de travail, sur un total de cent.Votre entreprise en retire-t-elle des bénéfices concrets ?
Évidemment. Auparavant, pour connaître nos marges, nous devions procéder à des inventaires physiques dans nos six magasins, ce qui nous privait de douze jours de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, nos marges sont visibles en temps réel,
tout comme notre niveau de stock.Vous considérez-vous toujours comme un comptable ?
Pas seulement. Grâce à ce projet, je suis aussi devenu un informaticien de gestion. Et je ne parle pas des rapports d’activité qui, avant, n’existaient pas. Cette première réalisation me donne des idées, par exemple, moderniser le réseau
de mon entreprise ou le matériel.Le PGI idéal n’existe pas. Quels sont les défauts du vôtre ?
Le paramétrage. En fait, déployer un PGI financier chargé de gérer des flux de distribution est long [de mi-2002 à fin 2003, NDLR] et complexe, car il faut modéliser toute l’activité de l’entreprise. Mais cela en
vaut la peine. Aujourd’hui, 90 % de nos écritures papier ont disparu.
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