Vous avez entrepris de transformer la structure et l’esprit de votre groupe en pariant sur une redistribution de l’accès à l’information. De quelle situation partiez-vous ?Il s’agissait avant tout d’accompagner la restructuration de notre groupe d’immobilier social, qui, au fil des années, s’était diversifié. Le début de ce chantier, entamé dès 1993, a porté sur le recentrage de l’Ocil sur son métier et sur la simplification de ses structures… qui, à l’époque, étaient au nombre de cent quatre-vingt-dix-sept. Ces changements ne pouvaient être entrepris sans remettre en question la culture même de l’entreprise dans une démarche de qualité globale. C’est pourquoi j’ai poussé à la création d’un espace d’échanges et de contacts, ainsi qu’au développement de l’usage des nouvelles technologies de l’information en dehors du seul domaine de l’informatique de gestion.Quels sont vos principaux objectifs et quelle démarche avez-vous adoptée ?Notre objectif consiste avant tout à mettre en place un management en réseau au plan fonctionnel, de manière à réduire les hiérarchies. Et, outre les aspects culturels de ce projet, nous nous sommes fixé des objectifs techniques et managériaux ambitieux. Cela consiste tout d’abord à mobiliser, et à structurer tous les savoirs de notre groupe, ce qui n’est pas aisé étant donné les modes de travail, les habitudes relationnelles et la répartition de nos établissements. Il nous faut, par ailleurs, parvenir à diffuser de l’information en continu sur la vie du groupe et améliorer la connaissance des collaborateurs sur les liens avec leur employeur. Tout cela ne peut se faire sans offrir un espace de discussions professionnelles libres et sans la mise en place de processus de ressources humaines adaptés. Notre démarche restera progressive et participative, de manière à susciter l’adhésion de nos collaborateurs et l’appropriation des outils.Qu’est-ce qui a guidé votre choix vers le recours aux outils de gestion des connaissances ?Restructurer une organisation concentre les pouvoirs et les compétences et ajoute des schémas contraignants. Nous nous sommes aperçus que le système d’information qui était en place ne dispensait qu’une information descendante et pyramidale. Il nous fallait donc mettre en ?”uvre un outil pour gérer la transversalité dans notre groupe. Aujourd’hui, pour que la gestion des entreprises évolue, il faut absolument valoriser l’immatériel. Les solutions de gestion des connaissances constituent une aide précieuse pour y parvenir.Qui est impliqué dans la construction de ce projet et qui en seront les principaux utilisateurs ?Outre la direction générale, trois grands services pilotes ?”uvrent à l’installation du projet de gestion des connaissances : celui des ressources humaines, celui de la communication et celui des systèmes d’information, ce dernier étant plus particulièrement centré sur la connaissance du nouveau SI. La maîtrise d’?”uvre est assurée par la DRH, la DSI et Knowings, notre prestataire spécialisé en gestion des connaissances. C’est un projet d’entreprise qui, à terme, devrait toucher environ huit cents utilisateurs. Et il n’était pas question d’exclure qui que ce soit de la vie de la société. Nous allons donc ouvrir le système aux organisations syndicales.A mi-chemin de son achèvement, quelle est son influence sur les processus de votre société ? Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui déciderait de s’engager vers la gestion des connaissances ?La gestion des connaissances est un levier de la démarche de qualité globale. Mais à ce stade du développement de notre projet, qui a démarré en 2000, son influence est encore marginale. Nous sommes encore pris par notre restructuration informatique et par la modification des méthodes de travail, et les communautés d’utilisateurs sont encore naissantes. J’ai cependant la conviction que nous tirerons, à terme, de ce projet plus de cohésion professionnelle, une convergence des procédures et un dynamisme de la transversalité par les réseaux. Il est important de susciter l’adhésion personnelle, d’éviter de tout sous-traiter, car le projet doit être porté par le management, et surtout de mettre en place une communication très forte, parce que le changement culturel engendré est profond.De quelle façon voyez-vous évoluer l’utilisation des nouvelles technologies au sein de votre groupe dans les années à venir ?L’évolution devrait être sensible dans plusieurs domaines clés. Je pense, par exemple, que la formation en ligne se développera en permettant, en plus, la validation des acquis. Par ailleurs, dès 2002, des forums par métiers seront organisés, ainsi que la mise à disposition de moyens d’information pour les gardiens d’immeubles du groupe. Nous prévoyons aussi d’offrir aux collaborateurs des éléments sur leur situation personnelle au sein de l’entreprise, et ce dans le respect de la confidentialité. De plus, la mise en place de forums spécialisés ainsi que de correspondants dédiés devrait accroître notre réactivité.
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