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RNIS

Principale norme de réseau numérique multiservice au début des années 90.

En anglais : ISDN (Integrated services digital network).Sigle de Réseau numérique à intégration de services.C’est en 1984 que le CCITT a publié ses premières recommandations sur une nouvelle architecture de réseau dite RNIS. Dès 1987, France Télécom, en pointe dans ce domaine, mettait en service commercial le premier réseau RNIS au monde, baptisé Numéris, avant même la publication en 1988 des recommandations finales.Comme son nom l’indique, c’est la numérisation croissante de tous types de messages ou de contenus qui est à la base du concept RNIS : puisqu’aussi bien la voix, le son, que les données ou la vidéo peuvent s’exprimer désormais sous la même forme numérique et tous passer par une même infrastructure de réseau” téléphonique “, créons une architecture de réseau de nouvelle génération, un réseau unique avec, du point de vue de l’usager, une installation technique et une facturation uniques.La force et la faiblesse du projet RNIS, c’est d’avoir voulu formaliser tous les aspects de ce réseau, conçu à l’époque comme le réseau universel des 20 années suivantes.Dans le modèle RNIS, tout est prévu, du boîtier spécial à installer chez chaque usager (TNA : terminaison numérique d’abonné) à des protocoles gérant toutes les couches de dialogue du modèle OSI. L’architecture témoigne de concepts récents à la fin des années 80 : il y a non pas un seul réseau, mais trois (on parle de ” plans “, les trois réseaux pouvant être vus comme des plans superposés) dont un réservé à la signalisation. Depuis le terminal de l’abonné jusqu’au réseau, chaque jonction fait l’objet d’une définition précise : interface R, interface S, interface T, U, V…En termes de débit, deux offres sont proposées : l’accès dit ” de base ” comprend deux canaux ” B ” à 64 kbit/s chacun et un canal ” D ” de service à 16 kbit/s (2B + D) ; un canal B est censé être utilisé en communication vocale tandis que l’autre sert à la communication simultanée de données, mais il est possible de se servir des 2 canaux pour une seule communication de données à 128 kbit/s, voire d’emprunter également la bande passante du canal D. L’accès dit ” primaire ” comprend 30 canaux B et un canal D également à 64 kbit/s (30B + D), pour un total de 1984 kbit/s utiles (2 Mbit/s réels).Ces débits sont disponibles aux points de référence S et T ; pour l’accès de base, on parle d’interface S0 ou T0 ; pour l’accès primaire, on parle d’interface S2 ou T2. Aux Etats-Unis, le service de base est aussi de type 2B + D, mais le service primaire est une interface dite T1 à 23B + D canaux, pour un débit total de 1,5 Mbit/s.La généralisation d’ Internet et des protocoles TCP/IP a – presque du jour au lendemain – privé de réel avenir le RNIS, plombé par sa nature par trop totalisante. Aujourd’hui, transmission de données et communications vocales passent bien par le même réseau ” téléphonique “, mais l’architecture dans laquelle ils s’inscrivent n’est pas le grand oeuvre RNIS.Le RNIS a principalement servi à relier des réseaux locaux d’entreprise, comme support de réseau privé virtuel, et c’est encore le rôle quil joue actuellement, en attendant que la connectivité IP-Internet à moyen débit soit disponible partout.Désignations équivalentes : RNIS – Numéris – ISDN

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Lionel Lumbroso