Il y a six mois, Bouygues Telecom accueillait à Paris, sur son stand du salon Interop, la société américaine Research in Motion (RIM). Au FIHT-Comdex (fin mars, toujours à Paris), c’est la société américaine qui lui rendait la politesse. Mais que peut-il bien se tramer entre ce constructeur et notre troisième opérateur de mobiles ? Quelque chose d’à la fois simple et astucieux : le Blackberry 5820, un terminal de réception et d’envoi d’e-mails instantanés. En vente outre-Atlantique depuis 1999, cet appareil est bien connu des Américains, et s’est attaqué au marché européen, via les filiales du groupe mm02 (branche mobile de BT) depuis l’année dernière ?”, l’Italie et l’Espagne devant commencer la commercialisation dans les prochains mois.
Un pager très amélioré
Dans un discours un peu trop marketing (mais c’est son métier), Thierry Vaisse, en charge des canaux de distribution chez RIM, explique que Blackberry “n’est ni un téléphone, ni un PDA, ni un ordinateur de poche”. C’est un “terminal de messagerie instantanée adapté aux besoins des entreprises “, même s’il possède à peu près toutes les fonctions des appareils précédemment cités, à l’exception des applications de bureautique. Cependant, à le voir fonctionner, on aurait presque envie de l’acheter sur le champ.L’appareil connecté reçoit les mails en temps réel, et l’utilisateur peut y répondre grâce au petit clavier incorporé. Pour lire les fichiers texte attachés de type Word, il suffit de renvoyer le mail vers un agent développé par une société tierce (I. Trezzo), qui réside sur le serveur. Elle se charge d’éditer l’attachement et de le copier dans la partie corps du message du mail, le tout en moins d’une minute. Les messages sont cryptés à la norme 3 DES 168 bits depuis le terminal jusqu’au serveur de messagerie de l’entreprise.Bref, on l’aura compris, le concept est très séduisant, mais il lui faudra faire face à la concurrence, qui s’organise en ce domaine.Actuellement, RIM a lancé les premiers tests sur le réseau GSM-GPRS de Bouygues Telecom, et discute avec les deux autres opérateurs nationaux. L’opérateur pourrait entamer une phase de bêta test dès le mois de mai et, en cas de conclusions positives, la commercialisation pourrait débuter auprès des entreprises françaises avant la fin de l’année. Pour que le système fonctionne, l’entreprise utilisatrice installe le logiciel Blackberry Enterprise Server (BES) sur son serveur de messagerie (Lotus Domino ou Microsoft Exchange), ainsi qu’un logiciel de configuration sur les postes de travail.
Quel accueil en France ?
À titre d’exemple, BT Cellnet, en Grande-Bretagne, commercialise le terminal entre 547 et 608 € ; vingt licences de BES, à 3 811 € ; et des forfaits de messagerie illimitée, entre 44 et 59 € par mois et par utilisateur ?” soit, tout de même, un ticket d’entrée pour vingt postes à 14 751 €, sans compter les forfaits mensuels de communication. À ce prix ?” qui n’est pas forcément très économique ?”, reste à savoir quel accueil les entreprises françaises réserveront à cet outil de communication performant.
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