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Richard Stallman : les logiciels libres sont plus importants que jamais

Après trente ans de combat, Richard Stallman continue de porter haut ses idées et idéaux, appelant à plus de liberté et de prise de conscience. Une tribune publiée dans Wired pointe du doigt les dangers et espoirs nouveaux et anciens.

Les logiciels libres sont vieux comme l’informatique. Pour autant, s’il fallait fixer une date de début à ce qui est devenu un mouvement, porté par des milliers de personnes à travers le monde : informaticiens, juristes, sympathisants, etc., on pourrait fixer les origines du logiciel libre au 27 septembre 1983. C’est à cette date que Richard Stallman a lancé la campagne pour le logiciel libre avec son projet GNU. Il faudrait attendre deux ans encore pour que la Free Software Foundation voit le jour.

Les dangers des logiciels en ligne

Trente ans plus tard, « beaucoup de choses ont changé depuis le début du mouvement des logiciels libres », écrit le célèbre barbu dans une tribune publiée sur Wired, « la plupart des gens dans les pays développés possèdent désormais des ordinateurs – parfois appelés « téléphones » – et les utilisent Internet ». Pour autant, certaines choses, elles, n’ont pas changé. Ainsi, continue-t-il : « les logiciels non libres font toujours en sorte que les utilisateurs abandonnent le contrôle sur leur ordinateur à quelqu’un d’autre. Mais maintenant il y a une autre manière de perdre ce contrôle : le logiciel en tant que service (Saas), qui signifie qu’on laisse le serveur de quelqu’un d’autre effectuer toutes les activités de calcul ».

Une injuste domination

Les Saas, comme les logiciels propriétaires ou non libres, menacent les libertés des utilisateurs en permettant de les espionner, de les attaquer, etc. La question de la sécurité est intimement liée aux solutions fermées dont les utilisateurs ne contrôlent pas les tenants et aboutissants, dont les utilisateurs ne contrôlent plus rien au contraire des logiciels libres dont les utilisateurs peuvent, potentiellement, tout contrôler. Et cette liberté « signifie que vous contrôlez votre propre vie », écrit Richard Stallman. « Si les utilisateurs ne contrôlent pas le programme, le programme contrôle les utilisateurs », poursuit-il. « Les programmes non libres sont un joug, un instrument d’injuste domination ».

iChoses et portes dérobées

Et de se pencher ensuite sur une tendance portée par de plus en plus d’acteurs dans le domaine des smartphones : « dans des cas extrêmes (encore que ces extrémités soient de plus en plus courantes) les programmes propriétaires sont conçus pour espionner les utilisateurs, les limiter, les censurer et les tromper. Par exemple, le système d’exploitation sur les iChoses d’Apple fait tout cela. Le système d’exploitation mobile Windows et Google Chrome pour Windows intègrent une porte dérobée universelle qui permet à quelques sociétés de changer le programme à distance sans demander de permission ».

Impression 3D rime avec liberté

Dans sa tribune, Richard Stallman évoque ensuite plusieurs points qui ne sont pas à proprement parler liés aux logiciels libres, mais véhiculent la même idée et doivent ainsi bénéficier des règles élémentaires édictées pour les free softwares (le droit d’utiliser le programme comme on le souhaite, le droit d’étudier et modifier le programme, le droit de le distribuer, le droit de distribuer et faire des copies de votre version modifiée). Ainsi, à ses yeux, l’impression 3D véhicule des pans de liberté en permettant de produire, reproduire et distribuer des objets utiles et pas seulement décoratifs.

Trente ans après, Richard Stallman ne baisse pas les bras et continue à argumenter. « Libérons tous les utilisateurs d’ordinateurs », conclut-il. A l’heure où les ordinateurs sont partout, alors que les services dans les nuages, les Saas se multiplient, le combat de Richard Stallman et ses idées semblent effectivement de plus en plus être ceux de la liberté.

Source :
Wired

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Pierre Fontaine