Evénement dans le monde du libre : son inventeur et gourou, Richard Stallman, est à Paris ce mardi 12 janvier 2010. Il y présente une édition revue et corrigée de sa biographie écrite par Sam Williams, Richard Stallman et la révolution du logiciel libre, à paraître aux éditions Eyrolles le 21 janvier, et dont la première version est disponible en ligne à cette adresse.
Est-il encore besoin de présenter cet informaticien de génie, sans qui Linux, Wikipedia ou Firefox n’auraient sans doute jamais vu le jour ? Ce vieux briscard de l’informatique, né en 1953, a fourbi ses armes de « hacker » au laboratoire d’intelligence artificielle du MIT dans les années 1970 .
Un haut lieu et une époque bénie pour les développeurs durant laquelle « les emprunts de code étaient aussi anodins que la visite d’un voisin venu emprunter un peu de sucre ou un appareil ménager », comme le rappelle Sam Williams. Au AI Lab du MIT, Stallman est le roi des bidouilleurs ; il sera notamment à l’origine de l’éditeur de texte Emacs, un puissant outil vénéré des programmeurs dans le milieu du logiciel libre, qu’il développe toujours.
Contre les logiciels propriétaires
Las, à la fin des années 70, cette tendance naturelle au logiciel libre s’effrite ! « Le logiciel était devenu un actif d’une valeur telle qu’il n’était plus question d’en publier les secrets de fabrication », rappellent Kauffman et Masutti.
Richard Stallman refuse cet état de fait et entre en résistance. En 1983, il publie sur Usenet un long papier, toujours consultable en ligne, sur lequel il lance le projet GNU (acronyme récursif pour GNU’s Not Unix), soit un système d’exploitation complet, gratuit et au code source ouvert, compatible avec Unix. Cela signera le début d’une guerre contre les logiciels propriétaires (il préfère employer le terme « privateur » désormais) qu’il poursuit encore aujourd’hui.
En 1985, il lance la Free Software Foundation afin de contribuer au financement de GNU et à l’essor d’autres logiciels libres et, en 1989, la fameuse licence GNU GPL (General Public Licence), qui fournit un cadre juridique solide à la diffusion de logiciels libres. La troisième version GPL a été publiée en 2007.
GNU aux origines de Linux
Richard Stallman est aussi, avec Linus Torvalds, l’un des papas de ce qui devrait toujours s’appeler GNU/Linux : si Torvalds a écrit le noyau de ce système d’exploitation, c’est bien l’ensemble des programmeurs du projet GNU, Stallman en tête, qui a posé les briques discrètes mais essentielles du système avant lui… Et de nombreux logiciels dont se servent couramment les utilisateurs de Linux, comme Grub, Gimp ou le gestionnaire de fenêtres Gnome, font également partie du projet GNU, même si Stallman n’en est pas à l’origine.
Au-delà du logiciel, impossible de ne pas voir l’empreinte de Stallman sur d’autres projets à succès, comme Wikipedia – il était à l’origine d’une ébauche d’encyclopédie universelle, GNUpedia, qu’il fusionna ensuite avec Wikipedia – ou la licence Creative Commons, qui favorise la distribution de contenus libres de droits.
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