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Richard Stallman (FSF) : ‘ Aux Etats-Unis, les brevets logiciels n’ont pas profité à la recherche ‘

Le président de la Free Software Foundation réitère avec emphase son attachement au logiciel libre, et sa farouche opposition aux brevets logiciels.

01net. : Les brevets logiciels constituent-ils un danger pour l’industrie informatique européenne ou un atout majeur de son développement économique ?Richard Stallman : Avec les brevets logiciels, c’est le développement même des logiciels qui se trouve compromis. Chaque décision stratégique liée au développement d’un logiciel peut faire l’objet de poursuites. Ses
utilisateurs peuvent également être poursuivis. Donc, si le développement d’un logiciel contribue au développement économique, alors les brevets logiciels constituent un obstacle à cette évolution économique.Certains opposants aux brevets logiciels affirment qu’une telle réforme signerait l’arrêt de mort de l’industrie du logiciel libre en Europe. Or, aux Etats-Unis, pays où les brevets logiciels sont une réalité juridique, le logiciel
libre semble avoir survécu. En quoi la situation européenne différerait-elle de l’expérience américaine ?
Parler d’une ‘ industrie du logiciel libre ‘ est trompeur, car cela met l’accent sur un aspect secondaire du logiciel libre : sa commercialisation. Le commerce du logiciel libre est légitime et louable,
mais là n’est pas l’essentiel. Contrairement aux autres, le logiciel libre, lui, respecte votre liberté.Aux Etats-Unis, Microsoft a récemment été condamné à verser 521 millions de dollars pour exploitation illégale de brevet sur son navigateur Internet Explorer ; que vous inspire cet exemple ?Eolas [la société à l’origine de la plainte contre Microsoft, NDLR] revendique le droit d’empêcher quiconque aux Etats-Unis d’utiliser des navigateurs Internet équipés de plug-in. Si nous ne pouvons plus intégrer
ces fonctionnalités dans les navigateurs libres, le fait que Microsoft ne puisse pas le faire non plus ne nous sera pas d’un grand réconfort. Certains développeurs logiciels propriétaires auront toujours les moyens de payer une licence
d’exploitation à Eolas, mais la plupart des développeurs de logiciels libres ne pourront pas se le permettre.

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Propos recueillis par courrier électronique par Philippe Crouzillacq