‘ Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, tout le monde est consommateur, tout le monde est distributeur, tout le monde est agrégateur et tout le monde est producteur. ‘
Ainsi parlait le PDG de Reuters, Tom Glocer, devant un parterre de journalistes réunis à Tel Aviv quelques jours après l’annonce d’un partenariat entre Reuters et Yahoo! qui devraient ‘ mettre les photographes
amateurs au travail en tant que super pigistes ‘.Depuis le 5 décembre, les internautes peuvent publier leurs photos et leurs vidéos dans une rubrique baptisée
You Witness News (Vous êtes témoin de l’actualité) sur le site de Yahoo! et de Reuters. Une fois approuvées par des rédacteurs des deux
sociétés, les contributions des photojournalistes amateurs sont placées sur Reuters.com et sur Yahoo! News aux côtés du travail de professionnels.Les internautes devront toutefois se contenter du plaisir de voir leurs images sur les sites de Yahoo! News et de Reuters, aucune rémunération n’étant prévue. En revanche, ils recevront un paiement ?” dont le montant
est aligné ‘ sur les tarifs couramment pratiqués ‘ ?” si des clients de Reuters reprennent leurs images.
La fiabilité des infos en question
La pratique de publier des photos d’amateurs n’est pas nouvelle. Les médias y ont largement eu recours lors du tsunami en Asie en 2004 et des attentats à Londres en 2005. Ici et là, des organismes de presse comme CNN ou la
BBC ont essayé de transformer les membres de leur public en reporters amateurs. Avec
I-Report, lancé l’été dernier, CNN encourage les internautes à envoyer photos, vidéos et textes dont certains sont diffusés à l’antenne.Le site You Witness News se veut très didactique : nombreux conseils autant sur le fond que sur la forme et renvois vers des documentations pour les journalistes citoyens. Il reste à voir si la nature et la qualité des
contributions correspondent à ce que Yahoo! et Reuters recherchent.‘ Il devrait être possible d’associer le journalisme professionnel avec les observations de contributeurs amateurs afin d’ajouter de la valeur pour nos publics ‘, précisait Tom
Glocer lors de son discours, avant d’évoquer l’inéluctable question de la confiance dans les informations ainsi produites.Comme le PDG de Reuters l’a rappelé devant ses pairs, la réputation de sa société a été mise à mal l’été dernier après qu’un photojournaliste pigiste travaillant pour l’agence a été accusé d’avoir
retouché une photo prise au Liban. C’était d’ailleurs sur un blog, une autre forme de journalisme citoyen, que la supercherie avait été révélée.Selon le New York Times, Reuters a entrepris de développer un logiciel pour détecter les photos retouchées. En attendant, le travail des rédacteurs chargés de visionner les contributions des internautes reste très
délicat.
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