Un nouveau record mondial a été établi la semaine dernière en Finlande. L’opérateur Elisa a réussi à établir une connexion sans fil 4G avec un débit extraordinaire de 1,9 Gbit/s. Du jamais vu. Certes, cette performance a été réalisée sur un réseau de test basé sur des équipements Huawei. Mais l’entreprise scandinave compte bien en faire une offre commerciale dans pas si longtemps. « La vitesse des réseaux 4G est en constante augmentation et il est probable que d’ici quelques années, nous pourrons offrir des connexions data mobiles de plusieurs gigabits par seconde à nos clients », estime Sami Komulainen, vice-président services réseaux mobiles chez Elisa, dans un communiqué. A ce jour, le réseau 4G de l’opérateur ne dépasse pas les 450 Mbit/s et les offres commerciales sont limitées à 300 Mbit/s.
En réalité, ce record finlandais n’est pas le premier du genre. Il s’inscrit dans une course mondiale aux Gigabits/s, animée par les innovations techniques des équipementiers. Ainsi, en mai dernier, Bouygues Telecom avait lui aussi réalisé un test de débit 4G à plus de 1 Gbit/s, également sur matériel Huawei. Le mois précédent, une annonce similaire avait été faite par Swisscom, cette fois-ci en s’appuyant sur des stations de base Ericsson. En décembre 2015, Vodafone Allemagne avait déclaré qu’il comptait proposer à ses clients un débit de 1,2 Gbit/s dès 2017, à certains endroits de son réseau. Là encore, ce serait grâce à Huawei.
Une 4G aux stéroides
Pour pouvoir dépasser la barre du Gbit/s, les équipementiers s’appuient sur une version boostée de la 4G/LTE. Chez Huawei, on l’appelle « 4,5G ». Chez Ericsson, le service marketing a préféré le terme « Gigabit LTE ». Nokia et l’organisme de standardisation 3GPP, de leur côté, parlent plutôt de « LTE Advanced Pro ». Peu importe le nom, ce qui compte sont les technologies sous-jacentes.
Pour atteindre ces débits, les fournisseurs combinent plusieurs techniques différentes. Ainsi, ces nouveaux réseaux mobiles pourront agréger à la volée plusieurs bandes de fréquences pour chaque utilisateur (Carrier Aggregation), en fonction des besoins et des capacités disponibles. Les réseaux 4G actuels (LTE Advanced) peuvent agréger théoriquement jusqu’à 5 porteuses. Les réseaux LTE Advanced Pro pourront en agglutiner jusqu’à 32. Le cas échéant, ils pourront même piocher dans le spectre non attribué, en particulier dans la bande 5 GHz.
Le LTE Advanced Pro améliore également la diffusion multiple MIMO (Multiple In Multiple Out), qui permet d’envoyer et de recevoir plusieurs flux de données avec la même antenne. A l’avenir, les stations de base pourront avoir jusqu’à 64 antennes, chacune pouvant générer de manière indépendante des autres un faisceau MIMO orienté directement vers l’utilisateur (Beamforming).
Mais a-t-on vraiment besoin d’un débit gigabit mobile ? La réponse est oui. Il permet aux opérateurs de préparer l’arrivée du streaming de vidéos 4K et des applications de réalité virtuelle dans l’univers mobile. Vivement le LTE Advanced Pro.
Sources: Elisa, Huawei, Ericsson, Nokia
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