Le continent qui a vu naître les réseaux mobiles GSM (2G), aurait-il manqué le virage des réseaux 4G ? Une récente étude menée par la puissante association GSMA (qui réunit 800 opérateurs et 230 industriels) s’alarme du décalage croissant entre les Etats-Unis et l’Europe quant au déploiement commercial des réseaux mobiles 4G.
Les chiffres compilés par cette étude, intitulée sobrement “Mobile wireless performance in the EU & the US“, dresse un constat peu amène pour le Vieux continent.
Si l’étude reconnaît que les Européens bénéficient d’une concurrence plus intense et de prix en moyenne deux fois inférieurs à ceux payés par l’abonné américain (38 dollars de revenus par abonnement contre 69 dollars), ce dernier en aurait pour son argent en terme de débit, grâce à l’essor rapide des réseaux 4G outre-Atlantique.
A la fin de l’année 2013, 19 % des connexions mobiles seront en 4G aux Etats-Unis, en grande partie grâce à l’opérateur Verizon Wireless contre à peine 2 % en Europe. La Suède avec 4,70 % d’abonnés mobiles 4G et la Finlande avec 1,60 % menaient le bal de la 4G en Europe, fin 2012.
L’étude souligne le décalage entre les investissements des opérateurs dans leurs réseaux mobiles, qui sont beaucoup plus importants aux Etats-Unis qu’en Europe.
Les opérateurs effectuent un travail de lobby vis à vis de l’Europe
En conséquence, les débits moyens constatés pour l’accès à Internet en situation de mobilité seraient 75 % plus élevés aux Etats-Unis. Et les usages s’en ressentent : en 2013, le trafic moyen par connexion mobile s’élévera à 810 Mo contre 415 Mo en Europe.
Ce décalage dans les usages est aussi avéré pour la voix. La consommation moyenne par ligne mobile aux Etats-Unis aurait atteint 910 minutes d’appel en 2012, soit cinq fois plus qu’en Europe, avec 170 minutes.
L’étude explique le retard de l’Europe par la fragmentation du continent. Cette explication est souvent avancée en Europe par les grands opérateurs qui plaident pour une accélération de la consolidation entre les acteurs du marché et un allègement des procédures régulant les fusions dans ce secteur.
L’étude étant issue d’une association réunissant les opérateurs, on ne manquera pas de considérer qu’il s’agit de suggestions amicales à destination de la Commission européenne. Bruxelles a toujours vu d’un mauvais oeil les fusions ou les discussions entre opérateurs visant à créer des “géants”. Ceux-ci menaceraient la dynamique concurrentielle dont bénéficie l’abonné mobile en Europe. Vaste débat qui ne fait que perdurer !
Source :
– “Mobile wireless performance in the EU & the US” (association GSMA)
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