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Réseau mobile : des opérateurs télécom ont-ils « triché » pendant des tests officiels ?

Chaque année, l’Arcep, le gendarme français des télécoms, publie un état des lieux de la qualité des services mobiles proposés par les opérateurs en France. Mais l’évaluation de 2024 n’est toujours pas publiée en raison de données qui « soulèvent des interrogations ». S’agit-il d’un bug technique ou de manipulations volontaires ? Une enquête a été ouverte pour faire le point.

SFR, Free, Orange et Bouygues Telecom ont-ils artificiellement boosté leur réseau pour être mieux placé dans l’évaluation annuelle des réseaux mobile de l’Arcep, le gendarme français des télécoms ? Comme le révèle L’Informé, mardi 4 février, la question se pose. D’autant que l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes a, selon nos confrères, ouvert une enquête à ce sujet.

Les faits se seraient déroulés entre mai et juillet dernier, lors de la prise de relevés. Chaque année, l’Arcep délivre le titre du « Meilleur réseau mobile de France » en octobre.

Les données recueillies doivent être fiabilisées

Pour ce faire, elle mesure, via un prestataire, les qualités de service de débit, de couverture, et d’appels mobile. Mais l’année dernière (2024), un problème apparait : l’état des lieux annuel, habituellement publié en octobre, est reporté. La raison ? L’autorité doit encore « mener des analyses complémentaires pour fiabiliser » les données recueillies, explique-t-elle dans un communiqué laconique du 4 décembre. Mais les raisons seraient bien plus profondes, soulignent nos confrères, qui ont pu accéder à la délibération de l’autorité de septembre 2024, une délibération qui n’a pas été rendue publique.

L’année dernière, un prestataire – AFD.Tech – a bien effectué des relevés sur le réseau mobile des opérateurs français. Mais des données recueillies au niveau des débits descendants posent question – notamment celles qui concernent les zones denses (agglomérations de plus de 200 000 habitants) et intermédiaires (entre 10 000 et 200 000 habitants). Ces dernières révèleraient « des différences bien trop importantes ». Ces anomalies proviennent-elles d’un bug ou de manipulation volontaire ?

Des paramètres techniques susceptibles d’affecter les résultats ?

Pour Laure de la Raudière, à la tête de l’Arcep, ces disparités « soulèvent des interrogations quant à la présence de paramètres techniques spécifiques, d’équipements ou de fonctionnalités déployés différemment, susceptibles d’affecter les résultats des mesures de la qualité des services mobiles », explique-t-elle dans la délibération, citée par nos confrères. Aucun opérateur parmi SFR, Free, Orange et Bouygues Telecom n’est nommé.

L’enquête ouverte permettra de comprendre d’où proviennent ces « écarts de performance ». L’objectif est « d’écarter tout biais dans la qualité de service mesurée sur les réseaux des opérateurs mobiles, qui serait susceptible de fausser la concurrence entre opérateurs », est-il écrit dans la délibération.

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