En lançant l’iPhone 5, Apple a indirectement ravivé les tensions franco-françaises entre opérateurs, déjà tendues depuis l’arrivée de Free Mobile. En effet, l’iPhone 5 fonctionne en mode très haut débit 4G avec les fréquences 1 800 MHz, affectées aux réseaux 2G dans toute l’Europe. Or, si celles-ci ont déjà été réutilisées en Allemagne et au Royaume-Uni pour un usage 4G, elles ne l’ont pas encore été en France.
« Il n’y pas d’urgence à traiter ce sujet alors que les enchères des fréquences 4G, qui nous ont coûté plus d’un milliard d’euros, ont été conclues en 2011. Il ne faut pas changer les règles du jeu maintenant et il nous semble qu’il faudrait au moins attendre un an avant de trancher cette question », n’a pas hésité à déclarer Stéphane Roussel, le PDG de SFR, lors du lancement de son offre commerciale d’abonnements 4G. De son côté, Orange exprimerait les mêmes craintes à propos de ce réaménagement du spectre de fréquences.
L’Arcep prône le rééquilibrage au profit de Free Mobile
Ces réactions ont, pour toile de fond, la réaffectation de ces fréquences, en cours d’étude par l’Arcep. Le régulateur a lancé cet été une consultation publique, à la demande de Bouygues Telecom, opérateur le mieux pourvu en fréquences 1 800 MHz. Mais, le noeud du problème est que Free Mobile devrait bénéficier directement de ce réaménagement, au nom du principe d’égalité entre les quatre opérateurs mobiles. En effet, le quatrième opérateur ne dispose pas de ces fréquences qui ont été attribuées avec les licences GSM.
D’ailleurs, Free Mobile a saisi l’Arcep, en juillet 2012, estimant que « ce réaménagement est crucial pour le groupe Iliad, car il s’agit de la principale opportunité de rééquilibrer l’allocation spectrale entre les opérateurs avant la fin de la décennie ».
L’Arcep confirme que « si la bande 1 800 MHz pouvait être réutilisée pour la 4G, Free Mobile serait pénalisé par rapport aux opérateurs historiques qui souhaiteraient procéder à cette réutilisation » et ajoute vouloir prendre « les mesures appropriées afin que soient respectés le principe d’égalité entre opérateurs et les conditions d’une concurrence effective ». La « bataille » opposant les trois opérateurs « historiques » à Free Mobile va t-elle repartir de plus belle ?
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