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Requiem pour les repas de Noël

Les économistes nous expliquent que la reprise est au coin de la rue. Certains se hasardent même à prédire le retour de la croissance dès 2002….

Les économistes nous expliquent que la reprise est au coin de la rue. Certains se hasardent même à prédire le retour de la croissance dès 2002. À l’appui de leurs dires, ils citent volontiers la bonne tenue du Nasdaq et du Dow Jones : ces indices boursiers n’ont-ils pas refait ces derniers temps une partie substantielle de leur retard ? C’est possible. Pourtant, quiconque regarde autour de soi doit se rendre à l’évidence : l’imminence d’un renouveau économique ne saute pas aux yeux. Prenons les fiestas de fin d’année organisées par les boîtes de la nouvelle économie ?” et par les journaux qui s’en étaient fait les prosélytes. Il y a deux ans, tout était bon pour faire la fête. Et pas seulement à l’occasion de Noël…La moindre entrée en Bourse, le moindre lancement de produit se célébraient immanquablement à grand renfort de Dom Perignon et de musique techno. Le regretté Industry Standard, par exemple, faisait venir le Tout-San Francisco à des soirées qui n’avaient de privé que le nom. Quant au Red Herring, autre victime de la dureté des temps, il louait régulièrement une boîte huppée du centre-ville pour que les bobos puissent s’éclater en cadence. Et que dire des surprises-parties du genre First Tuesday, toutes plus courues les unes que les autres, et désormais volatilisées ? Un malheur ne venant jamais seul, la disparition de ces réjouissances a tué, par ricochet, tout le business qui vivait de la fête. Un de mes amis, qui avait ouvert une start-up spécialisée dans l’organisation de soirées, a définitivement mis la clé sous la porte. Et cela va continuer, car même les gros sont au régime : HP et Cisco, pour ne citer qu’eux, ont renoncé au rituel des méga-repas de fin d’année. Mais, est-ce si grave, après tout ? Vu lambiance, autant rester chez soi et partager une soirée entre amis.

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Sean M. Dugan, à San Francisco