Souvenez-vous. C’était durant l’été 1999, Laurent Edel, bien connu des start-upper pour son road show, Net Economy Workshop (New), investit une partie des locaux du 18, rue du Faubourg-du-Temple. Il fait passer le mot et, en quelques mois, une dizaine de start-up viennent s’installer dans ce qui va devenir Republic Alley, pépinière autogérée de la Net-économie.Début 2000, c’est l’euphorie, les médias se bousculent au portail de Republic Alley. Laurent Edel n’a plus qu’à transformer l’essai. En mars, il rassemble 3 millions de francs avec des cofondateurs pour créer un incubateur, qui s’appellera bien sûr Republic Alley.Dans la foulée, la première start-up, Publibook, emménage. En juin, Republic Alley fait un second tour de table de 17 millions de francs. Puis, en décembre, la Caisse d’épargne, France Télécom (par l’intermédiaire de la société de gestion Innovacom) et Imagine Capital Partners apportent 42 millions de francs. En moins d’un an, le projet aura reçu 62 millions de francs pour financer et aider des projets à se développer.
Echec du modèle financier, retour aux services
Aujourd’hui, après avoir incubé 10 start-up, Republic Alley n’a réalisé aucune sortie. Le modèle initial, qui reprenait pour partie celui des capital-risqueurs, a échoué. ” Ce n’est pas grave, nous avons réagi assez vite au retournement du marché. Il nous reste 15 millions de francs, de quoi voir venir et investir de façon opportuniste “, explique Gilles Labossière, coprésident de Republic Alley.” Opportuniste. “ C’est le mot juste pour qualifier l’atterrissage de l’incubateur depuis le retournement du marché. Dès janvier 2001, la société crée une filiale dédiée aux ressources humaines, et baptisée Rare, pour Republic Alley Ressource Management. Elle emploie 4 personnes et table sur un chiffre d’affaires 2001 de 3,5 millions de francs, essentiellement réalisé à l’extérieur de l’incubateur.C’est sur le même schéma que vient d’être lancé Ram, pour Republic Alley Management. Là aussi, on trouve 5 consultants, dont l’objectif est de réaliser 5 millions de francs de chiffre d’affaires en 2002, en visant également des clients extérieurs à l’incubateur.
” On maîtrise le calendrier “
En créant ces deux filiales, Republic Alley a ramené ses dépenses à 3 millions de francs par an. Avec 15 millions en caisse, Gilles Labossière peut tranquillement affirmer qu’il ” maîtrise le calendrier “. Aujourd’hui, Republic Alley peut encore investir de petits montants (environ 1 million de francs, dont la moitié sur des prestations réalisées par Ram ou Rare) sur des projets, tout en assurant la continuation de l’activité pendant 2 à 3 ans.Mieux, la plupart des start-up incubées ont trouvé leur équilibre financier. Il n’y a donc pas d’urgence à céder les participations détenues (30 % des parts en moyenne). ” Nous avons tout notre temps, explique Gilles Labossière, nous attendrons que l’on nous fasse des offres intéressantes. “Opportuniste, Republic Alley l’est encore dans sa conception de l’investissement. ” Aujourd’hui, nous sommes prêts à investir dans des start-up dont les capital-risqueurs ne veulent plus, mais qui ont pourtant une vraie valeur “.” Il y a de belles affaires à ne pas rater “, ajoute Gilles Labossière, laissant entendre que Republic Alley a déjà agi en ce sens.
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