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Reportage Sony (3/8) : La maîtrise de l’électronique

Sony ne fabriquant plus de dalles LCD, c’est sur ses performances d’électronicien qu’il compte s’appuyer pour se démarquer.

Ce n’est un secret pour personne : Sony ne fabrique plus de dalles LCD l’entreprise japonaise ayant revendu la totalité de ses parts de sa joint-venture avec Samsung à ce dernier. Comment justifier alors une meilleure qualité d’image made in Sony ? La réponse des ingénieurs que nous avons rencontrés au Japon pourrait être résumée ainsi : « La dalle n’est qu’un des éléments du téléviseur. Et c’est un élément dont l’importance est inférieure à la maîtrise de l’électronique et du rétroéclairage. » Si un discours contraire eut été étonnant, les explications et les démonstrations des ingénieurs sont loin d’être inintéressantes.

X-Reality Pro : une bonne image quelle que soit la source

La première des « armes fatales » de Sony est son processeur maison, le X-Reality Pro. Sous ce nom se cache un duo de puces composé du X-Reality lui-même et d’un second chip baptisé XCA 7. L’une des missions essentielles de ce couple de silicium est de générer une bonne qualité d’image, et ce, quelle que soit la source : DVD/Blu-ray, TNT, films DivX, vidéos YouTube, etc. C’est en effet là le plus gros défi de nos grands écrans. La particularité du système de Sony est que l’analyse du signal ne repose pas sur une moyenne mais bien sur une analyse pixel par pixel : le X-Reality scrute la scène et s’appuie sur les algorithmes et des bases de données de reconnaissance d’images du XCA 7 (une pour la HD, une pour la SD et une pour les vidéos Internet) pour améliorer, en temps réel, la qualité des images. S’il est difficile de vous représenter les démonstrations que nous avons pu voir, toujours est-il que la technologie nous a paru plus que mature, offrant tout à la fois une réelle précision dans les images HD et une amélioration significative des vidéos provenant du Web.

Outre la nature intrinsèque des pixels, ce processeur gère aussi un élément capital pour assurer une bonne qualité d’image : le rétroéclairage.

Local dimming & blinking : que la lumière soit !

Le rétroéclairage de la dalle est le point faible du LCD, car la technologie soulève de nombreux problèmes : il faut générer un éclairage homogène à partir de plusieurs sources lumineuses. Selon le positionnement de ces sources lumineuses, on peut être confronté à des problèmes de fuite de lumière ou à du noir peu profond, etc. A cela, il faut ajouter des problèmes de rendu selon les sources : entre un mode 24p cinéma qui saccade et une technologie Motion plus, trop fluide, le juste équilibre est dur à trouver. Pour pallier ces faiblesses, Sony fait appel à deux techniques : le local dimming et le blinking.

Le local dimming (atténuation localisée) consiste à contrôler très finement le rétroéclairage en surveillant des zones de l’écran. Si Sony s’est refusé à donner le nombre exact de zones indépendantes, les ingénieurs ont tout de même précisé que « à l’instar de la photographie, ce n’est pas vraiment le nombre de mégapixels qui fait la différence, mais plutôt la qualité de ce ceux-ci. Nous avons un nombre de zones indépendantes suffisamment important pour offrir un rendu très fin des zones à sous ou suréclairer ».

Pour le rendu des noirs profonds, Sony utilise un procédé appelé  blinking, un terme anglais qui provient de blink, cligner des yeux. Il s’agit en fait d’allumer et d’éteindre plusieurs fois par seconde les LED de rétroéclairage pour intercaler les trames noires entre les images. Le rendu final de l’addition d’une succession d’images légèrement suréclairées et d’images totalement noires donne une image à la luminosité uniforme et aux noirs vraiment noirs.

Faire la différence

C’est donc au travers de la maîtrise de tous ces éléments que Sony veut se différencier. S’il n’est certes pas dans l’intérêt de la marque de dire l’inverse, il faut bien garder à l’esprit que cette situation est le lot de la plupart des industries : que ce soient Airbus, Peugeot ou Dell, aucune de ces entreprises ne conçoit la totalité des pièces et toutes font appel à de nombreux sous-traitants, lesquels sont bien souvent initiateurs d’innovations technologiques.

Il ne reste désormais plus aux prochaines générations de télévisions Sony qu’à s’inviter dans notre labo de test et à se confronter à la concurrence afin de vérifier si, oui ou non, elles arrivent à faire la différence.

Lire les précédents volets de ce dossier : la télé 3D fait flop ; le Crystal LED.

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Adrian Branco