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Réparabilité : Galaxy S7, Surface Book et MacBook Pro épinglés par Greenpeace

Pour dénoncer l’obsolescence programmée des appareils high-tech, Greenpeace en a passé 44 au crible et a décerné palmes et bonnets d’âne.

Carton rouge pour les géants de la high-tech. Greenpeace et iFixit viennent de publier le premier classement de l’obsolescence programmée des smartphones, tablettes et ordinateurs portables. Découvrez les mauvais et bons élèves de chaque catégorie.

Pour établir ce classement, Greenpeace a évalué 44 appareils de 17 marques, sortis entre 2015 et 2017, dont 43 ont été achetés par divers bureaux de l’ONG. Le dernier a été obtenu par iFixit. L’ONG n’a pas tenu compte de la qualité à l’usage des différents appareils.

Les smartphones

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Du côté des smartphones, le bonnet d’âne revient aux Galaxy S7 et S7 Edge de Samsung seulement notés 3/10. Pour commencer, ces deux appareils ont obtenu de très mauvaises notes aux tests de réparabilité menés par iFixit. En outre, il n’existe aucun manuel de réparation et bien que Samsung ait un site Web proposant des pièces détachées, les batteries de smartphones récents n’y sont pas disponibles. Greenpeace met aussi en avant la fragilité des coques en verre habillant ces smartphones et la difficulté de séparer l’écran de son châssis sans le détériorer.

A l’autre bout du classement, la palme revient au Fairphone 2. Cet appareil a obtenu la note maximale de 10/10. Sa conception modulaire facilite en effet grandement les réparations d’autant que l’on n’a pas besoin de recourir à des outils spécifiques. Autre atout pour cet appareil, la marque maintient un circuit de pièces détachées à petits prix pour que l’on puisse aisément remplacer une batterie ou un module caméra par exemple.

Les tablettes

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Parmi les tablettes, la pire note (1/10) a été attribuée à la Surface Pro 5 de Microsoft. En cause, l’impossibilité de changer le SSD, la colle extra-forte utilisée pour maintenir la batterie qui rend son remplacement très hasardeux et des connecteurs non standards. Si on ajoute à cela l’absence de manuel de réparation et de pièces détachées, on comprend cette note désastreuse.
A peine mieux, les iPad 5, sorti cette année, et iPad Pro 9,7 pouces n’ont obtenu que 2/10 pour des raisons sensiblement identiques et le recours à des outils peu courants pour les ouvrir.

La tablette Elite X2 1012GI de HP récolte à l’inverse la note de 10/10. Toutes les vis sont standards ce qui facilite l’accès aux éléments qui peuvent tous être facilement remplacés. Bon point aussi pour la présence du guide de réparation et des pièces détachées.

Ordinateurs portables

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Du côté des ordinateurs portables, ce sont à nouveau des appareils Microsoft et Apple qui ont été épinglés. Le Surface Book de la firme de Redmond et les MacBook Pro 13 pouces Touch Bar 2017 ainsi que le MacBook Retina 2017 de la marque à la pomme sont en queue de peloton avec la note de seulement 1/10.
Là encore, l’absence de guide de réparation et de pièces détachées pèsent sur le classement de ces machines. Idem pour les vis trilobées d’Apple. Que les batteries soient solidement collées ne joue pas non plus en leur faveur de même que le fait que les composants soient indissociables des cartes mères.

A l’autre bout du classement, deux ordinateurs portables récoltent la meilleure note : le Latitude E5270, de Dell, et l’Elitebook 840 G3, de HP. Les pièces qui peuvent lâcher sont toutes facilement accessibles et l’adhésif est utilisé à bon escient. Enfin, manuel de réparation et pièces détachées sont disponibles.

Une pratique illégale depuis 2014

Les réparations impossibles ou extrêmement coûteuses, la fragilité des appareils, l’impossibilité de remplacer les batteries et la quasi indisponibilité des pièces et manuels de réparation sont autant de moyens utilisés par les fabricants pour réduire la durée de vie de leurs produits dénonce Greenpeace.

Pourtant ces appareils ont un fort impact environnemental, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la mise au rebut de produits chimiques dangereux en passant par des processus de fabrication énergivores, poursuit l’ONG. Elle enjoint aux industriels de mettre urgemment au point des modèles qui durent plus longtemps et qui peuvent être réparés. Il en va de l’intérêt des consommateurs et de la planète !

Rappelons également que « l’obsolescence programmée » est passible depuis 2014 de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.

Source :
Greenpeace

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Cécile BOLESSE