Depuis le début, les associations de défense des consommateurs se montrent hostiles à l’ouverture du marché des renseignements téléphoniques. Pour l’UFC-Que Choisir, la crainte était justifiée. Elle vient de publier une étude (1)
sur son site Internet, le bilan est sans appel : ‘ opacité et roublardises tarifaires, niveau de prix élevé et en augmentation continuelle ‘.Concernant les appels depuis un fixe, l’association indique d’abord que, ‘ quel que soit le 118 testé, le prix du renseignement est supérieur ou égal à 1,12 euro contre 0,90 euro pour le 12 (devenu
118 711), soit une augmentation de 25 % pour une qualité de service similaire ‘.Les abus concerneraient principalement les appels passés depuis un mobile. ‘ Nous avons testé les principaux acteurs des renseignements téléphoniques, que nous avons appelés depuis différents opérateurs mobiles.
Nous avons décortiqué les tarifs effectivement facturés ‘, explique Cyril Brosset, journaliste pour l’UFC-Que Choisir.
‘ Les résultats sont impressionnants. Un appel depuis un
mobile est facturé entre 40 et 50 centimes de plus que le prix facial annoncé par les différents services. ‘ Selon l’association, les prix affichés ne correspondent jamais au prix réel du service.Ainsi, au coût du service ?” compris entre 1,12 euro et 1,35 euro ?” s’ajoute un coût de communication à la minute variant de 0,225 à 0,34 euro. Au mieux, celle-là est comprise dans les abonnements
des opérateurs, comme pour SFR et Orange. Mais chez Bouygues Télécom, l’appel vers un numéro en 118 est décompté du forfait. Pour l’association, l’opacité tarifaire des services est totale, d’autant que les prix ne sont pas rappelés avant le
contact avec l’opératrice.A cette opacité, ‘ les opérateurs 118 ajoutent des pièges tarifaires absolument invisibles sur les services associés ‘. Ainsi, la mise en relation proposée est systématiquement gratuite,
mais les acteurs du secteur oublient de préciser que la communication qui s’en suivra sera surtaxée. Entre 0,11 et 0,34 euro la minute selon l’opérateur.L’association donne l’exemple d’un appel de cinq minutes passé depuis un mobile SFR après une mise en relation effectuée par le 118 000. Le coût total de l’appel sera facturé 6,15 euros. Soit un prix à la minute de
1,04 euro. Un peu cher pour une communication, surtout si elle est en local.
L’association invite à utiliser le 118 711, l’ancien 12
Face à ces constatations, l’association rappelle que les consommateurs peuvent toujours contacter l’ancien 12 au 118 711 : le coût du renseignement y est facturé, sans surprise, 0,90 euro depuis un fixe ou un mobile. La
mise en relation est quant à elle facturée une seule fois, 15 centimes d’euro, sans surcoût.‘ Ce service existe toujours, pourtant quand France Télécom fait de la publicité sur ses renseignements téléphoniques c’est sur le 118 712 [facturé chez Orange, SFR et Bouygues 1,12 euro
l’appel + 0,225 euro la minute, par exemple, NDLR] ‘, souligne Cyril Brosset.L’UFC fustige également la constante augmentation des prix du secteur, depuis un mobile ou un fixe. ‘ Le 118 218 a augmenté ses prix depuis un mobile SFR une première fois le 21 septembre 2006, une
seconde fois le 30 avril 2007, et depuis les mobiles Orange et Bouygues télécom à deux reprises. Le 15 février 2007, le prix depuis un fixe est passé de 1,12 euro l’appel à 1,12 euro + 0,225 ?/min et les
20 minutes de communication comprises après la mise en relation ont été supprimées. Au total, le 218 a augmenté sept fois ses prix depuis novembre 2005 ! Idem pour le 712, le 000 ou bien encore le 008 ‘, détaille
l’association.Pour suivre l’évolution des tarifs du marché des renseignements, quel que soit l’opérateur choisi, les consommateurs peuvent se connecter
au service mis en place par l’Arcep il y a plusieurs mois,
Appel118.fr.
(1) L’UFC-Que Choisir indique que 365 appels ont été passés depuis un fixe et un mobile (Orange, Bouygues Telecom et SFR) vers le 118 000, le 118 218, le 118 712 et le 118 008. Soit 90 % du
marché.
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