WikiLeaks Déshabille Stratfor. Le titre choisi par Owni, l’un des 25 médias partenaires de WikiLeaks pour cette opération, est révélateur. C’est en effet une quantité massive de documents confidentiels qui a émergé sur le Web ce week-end : soit 5 millions de mails de la société Stratfor, écrits entre 2004 et 2011. Une correspondance incroyable dans les secrets de cette entreprise privée de renseignement établie au Texas. Qui fournit des services à de nombreuses entreprises et institutions, comme Lockheed Martin ou le département d’Etat américain.
WikiLeaks, qui a surnommé cette fuite « The Global Intelligence Files », fournit l’intégralité de cette archive sur son site. Ces documents révéleront sans doute bien des secrets dans les semaines qui viennent…
En attendant, WikiLeaks montre dans un premier temps que cette incroyable quantité de documents « révèle le fonctionnement interne d’une entreprise qui se présente comme un éditeur spécialisé dans le renseignement, mais qui fournit des service de renseignements confidentiels à de grandes entreprises […] Les mails dévoilent la toile des informateurs de Sratfor, sa structure de rémunération, la techniques de blanchiment des paiements et leurs méthodes psychologiques. » Le site évoque ensuite le cas particulier de son chef, Julian Assange, dans quelques 4 000 mails, ainsi que la surveillance d’activistes tels que les Yes Men.
Stratfor se défend
L’entreprise, clairement en situation de crise, a publié un long communiqué qui revient sur les conditions de ce leak : « En décembre, des voleurs ont compromis les systèmes de données de Stratfor et volé un grand nombre de mails, avec d’autres informations privées des lecteurs, abonnés et employés de Stratfor. Ce sont apparemment ces mails volés qui ont été publiés par WikiLeaks. C’est une violation de confidentialité déplorable, malencontreuse et illégale. »
La firme indique que certains de ces mails « pourraient être falsifiés ou altérés pour inclure des erreurs, d’autres pourraient être authentiques » et se refuse à en parler davantage. Pour Stratfor, il s’agit surtout d’« une nouvelle tentative pour intimider et faire taire l’entreprise ». Posté sur sa page Facebook, le communiqué de Stratfor fait les choux gras des internautes, qui se moquent de la sécurité toute relative des données qui traînaient sur les serveurs de Stratfor lors du vol. « Ce qui est surtout déplorable, c’est de conserver des mails non cryptés sur un serveur Web », commente, à juste titre, l’un d’entre eux !
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