Toutes les données publiques de l’agglomération rennaise, des horaires de bus aux coordonnées des associations de quartier, vont être proposées gratuitement aux développeurs en herbe, selon le principe de l’open source.
Objectif : favoriser le développement d’applications pour smartphones, de sites Internet ou encore de widgets dédiés à la vie dans la cité bretonne.
« Grâce à ce dispositif, nous allons permettre le développement d’applications le plus proches possible des attentes et besoins des usagers et auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé », explique Noël Philippe, directeur général des services urbains de Rennes Métropole.
« Le processus classique d’appel à projets pour une collectivité est très lourd. Il faut lancer un appel à candidatures, rédiger un cahier des charges, etc. Dans un an, nous aurions peut-être juste sélectionné nos partenaires. Grâce à l’open source, nous espérons que des applications seront disponibles d’ici quelques mois. »
Pour motiver les troupes, Rennes proposera au printemps 2010 un grand concours d’applications dont les prix et conditions sont encore en cours d’examen.
Des données sous Creative Commons
Les données seront sous licence Creative Commons. Trois acteurs renoncent donc à la propriété de leurs informations. Il s’agit du transporteur Keolis Rennes pour les données du Vélo Star, de la Ville de Rennes pour celles des associations et organismes publics et de Rennes Métropole pour le réseau Star.
Notons que l’usage commercial de ces données est toujours en cours de discussion. A priori, dans un premier temps, une telle utilisation devrait être proscrite. Mais des conditions particulières devraient être ensuite ajoutées pour que des PME et des développeurs puissent commercialiser leurs travaux.
Concrètement, les premières données rendues « libres » seront celles du réseau de transport local, le Service des transports de l’agglomération rennaise (Star), et du service de vélos en libre-service Vélo Star (équivalent du Vélib’ parisien), gérés par Keolis.
Il s’agit notamment des horaires des bus et des lignes de métro, mais aussi des coordonnées géographiques (latitude et longitude) des stations et points de vente de tickets. Pour Vélo Star, les données concernent également la disponibilité des vélos et les places libres dans les stations de location.
Ces données de transport seront ensuite complétées par celles de 1 500 organismes publics et associatifs tels que les bibliothèques, associations, centres sportifs, centres culturels, etc. Il s’agira de leurs horaires d’ouverture, de l’éventuel prix d’entrée et toujours de leurs coordonnées géographiques.
« L’intérêt sera bien entendu de croiser toutes ces données. Un collectif venant en aide aux personnes handicapées pourra par exemple créer un service de calcul d’itinéraire tenant compte de la disponibilité des ascenseurs et escalators du métro pour se rendre à tel ou tel endroit », explique Xavier Crouan, directeur de l’information et de l’innovation numérique de Rennes Métropole.
Londres et San Francisco ont fait de même
Toutes ces informations étaient déjà disponibles, mais parfois sous une forme papier et surtout à condition d’en faire la demande auprès de plusieurs organismes. « Elles seront désormais regroupées dans un seul portail afin d’être facilement téléchargées. Les documents seront au format XML, accompagnés d’une API [interface de programmation] bien documentée », explique Amiel Lavon, directeur opérationnel d’In Cité Solution, la société informatique qui réalise la plate-forme de diffusion des données.
Les données de transport (Star et Vélo Star) seront disponibles à compter du 1er mars prochain à l’adresse data.keolis-rennes.com. Courant 2010, elles seront complétées par les données des organismes publics et des associations. Toutes seront alors rassemblées sur le portail Data.rennes.fr, qui fera office d’« entrepôt de données ».
« Toute l’infrastructure open source du dispositif est reproductible par d’autres collectivités », tient à préciser Amiel Lavon. L’initiative de Rennes pourrait donc faire des émules. Elle est elle-même inspirée de projets similaires déjà réalisés à Portland, San Francisco ou Londres, villes qui ont elles aussi « ouvert » leurs données.
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