Renault ne réinvente pas l’Espace, il le transforme en SUV (et oublie l’électrique)

Alors que l’Espace approche de son 40ᵉ anniversaire, Renault a décidé de lui donner une seconde jeunesse. Le monospace iconique de la marque au Losange revient dans une 6ᵉ génération qui modifie en profondeur les codes de l’exercice tout en essayant de garder l’ADN de ce qui a fait de l’Espace un véhicule familial incontournable en France au cours des trois dernières décennies.

C’est esthétiquement que la mue de l’Espace est la plus impressionnante. Déjà lors de sa dernière version commercialisée en 2015, Renault avait opéré un lifting en profondeur en s’éloignant franchement des codes du monospace pour adopter quelques signes distinctifs du crossover. Cette année, pour la nouvelle version de l’Espace, le changement de genre est clairement assumé. Désormais, l’Espace est un SUV sept places, au même titre que son opposant désigné, le Peugeot 5008. Et pour trouver l’inspiration, Renault n’a pas eu besoin d’aller bien loin, il a repris à peu de choses près le coup de crayon qui lui a permis de dessiner l’Austral, commercialisé en septembre dernier. Les mauvaises langues affirmeront d’ailleurs que l’Espace n’est qu’une version allongée de l’Austral. 

Nouveau design, même ADN

Pour autant, Renault ne s’est pas contenté de reprendre les bonnes idées de son SUV à succès. Le travail accompli sur l’Espace est réel. Il a permis, entre autres, de réduire la longueur totale du véhicule, d’alléger son poids de 215 kg et de proposer en même temps davantage d’espace à bord, y compris pour les rangées deux et trois. D’ailleurs, ce qui a fait le succès des monospaces de Renault, les nombreux espaces de rangement par exemple, est toujours présent sur cette nouvelle version.

À l’intérieur, la planche de bord ressemble à s’y méprendre à celle de l’Austral (encore une fois !), ce qui est un compliment, tant celle du « petit » SUV représente une montée en gamme par rapport à celle d’un Kadjar par exemple. Renault comptera une fois de plus sur son système Open R Link, c’est-à-dire sa surcouche de Google Automotive. Depuis l’arrivée de la Mégane électrique, le constructeur français a montré qu’il était capable de tirer parti de l’outil mis à sa disposition par la société de Mountain View et qu’il ne se contentait pas uniquement de le reprendre tel quel.

La fiche technique de l’Austral

Ainsi, sur le nouvel Espace, Renault annonce pas moins de 39 applications optimisées pour Open R Link. Parmi celles-ci, huit ont été spécifiquement développées pour Renault. Enfin, avec ce grand SUV sept places, la marque au Losange offrira six mois gratuits sur Amazon Music.

Cette proximité avec l’Austral va au-delà de l’aspect esthétique, elle est aussi technique. L’Espace, au moins dans un premier temps, ne sera disponible qu’en version Full Hybride, avec le même pack batterie/moteur que son « petit frère ». Renault ne proposera donc pas de version 100 % électrique sur cette version de son ex-monospace. Le Losange fait le choix d’une motorisation plus classique et surtout d’un prix plus accessible. Celui-ci n’a toujours pas été communiqué, mais à titre de comparaison, le tarif de l’Austral débute à 33 400 euros. Il faudra sans doute attendre la prochaine version du Scenic pour découvrir la vision de Renault pour les familiales électriques.

Convaincu que le segment D a encore de l’avenir, mais qu’il s’inscrit surtout en SUV, Renault a opté pour une proposition sage, presque convenue sur son nouvel Espace. Cet Austral XXL n’en demeure pas moins un véhicule disposant de nombreux atouts et qui devrait offrir une solution intéressante aux familles nombreuses qui ne souhaitent pas se précipiter sur l’électrique. 

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