Le Sfinx (Service for French Internet eXchange) vient d’ouvrir deux points de présence (POP) pour l’échange de trafic internet. Créé en 1995 par le groupement d’intérêt public Renater (Réseau national de télécommunications pour la technologie, l’enseignement et la recherche), le Sfinx est un point d’échange internet ou GIX (Global Internet eXchange) : sa mission est de faciliter les échanges de trafic entre fournisseurs de services internet (ISP) liés par un accord bilatéral d’interconnexion (accord de ” peering “).
Une place de marché pour FAI
Sans de tels points d’échange, l’ISP doit gérer un lien vers chaque homologue avec qui il a signé un accord de peering, et assumer les coûts associés. Se relier à un GIX lui permet d’échanger, au travers d’un commutateur appartenant à une structure neutre, du trafic avec tous les ISP également connectés, le tout en n’ayant qu’un lien à gérer -celui vers le GIX. De tels points d’échange existent dans la plupart des pays où internet s’est développé.
Faciliter les échanges par rapprochement géographique d’acteurs des télécoms et d’internet est aussi l’argument commercial majeur des hébergeurs télécoms, ces ” hôtels pour opérateurs ” tels que Telehouse ou Interxion. “Il s’agit de créer une place de marché pour la communauté des fournisseurs de services télécoms et internet“, résume Fabrice Coquio, directeur d’Interxion en France. Plus d’une vingtaine d’opérateurs alternatifs seront accessibles chez Interxion avant la fin de l’année. L’hébergeur a été choisi par le Sfinx pour l’un de ces nouveaux POP : il lui fournit une salle de 100 m2 à Aubervilliers (93). “Nos clients auront un grand choix d’opérateurs pour se connecter au Sfinx“, explique Frank Simon, responsable technique du Sfinx. En quelque sorte, un hébergeur à vocation de service public s’installe chez un autre hébergeur, afin de ne pas être lié à un opérateur.
L’autre nouveau POP du Sfinx est hébergé dans le XIIe arrondissement de Paris, dans les locaux de Colt. Le premier POP, installé lors de la création du Sfinx et qui abrite une cinquantaine d’ISP, se trouve chez France Télécom à la Bourse de Paris, “un lieu hautement sécurisé, qui serait le dernier atteint en cas de guerre“, remarque Frank Simon, ne plaisantant qu’à moitié.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.