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En refusant d’investir dans OpenAI, Intel a peut-être raté la révolution de l’IA générative

La mauvaise posture actuelle d’Intel s’explique en grande partie par son manque de clairvoyance sur l’émergence du smartphone. Le constructeur américain, qui a annoncé 15 000 licenciements la semaine dernière, a-t-il aussi laissé passer une occasion en or de devenir le champion de l’IA générative ?

Intel ne peut pas se permettre de passer à côté d’une autre révolution. Le constructeur de semi-conducteurs, qui a laissé à Arm et à ses clients (notamment Apple) le marché des puces pour smartphones, pourrait pourtant avoir loupé la vague de l’IA générative.

Le gros coup manqué d’Intel

Entre 2017 et 2018, Intel a eu l’opportunité d’acquérir des parts dans le capital d’une jeune organisation de recherche à but non commercial nommé… OpenAI. L’indiscrétion rapportée par Reuters précise que les dirigeants des deux entreprises ont planché sur plusieurs options, dont une attribuant à Intel 15 % d’OpenAI, pour un milliard de dollars. Intel aurait également pu acquérir 15 % supplémentaires si la société faisait un rabais sur du matériel.

OpenAI cherchait à se rapprocher d’Intel pour éviter de trop dépendre de Nvidia ; l’accord aurait aussi permis à l’entreprise IA de commencer à bâtir sa propre infrastructure.

Bob Swan, le CEO d’Intel à l’époque, a cependant décidé de ne pas sortir le carnet de chèques ; il pensait en effet que les modèles d’IA générative n’arriveraient pas sur le marché dans un avenir proche, ce qui aurait permis de rentabiliser l’investissement. ChatGPT a été lancé fin 2022 avec le succès que l’on sait.

La valorisation d’OpenAI, qui n’est pas coté en Bourse, est maintenant estimée à 80 milliards de dollars… soit pas très loin de la capitalisation d’Intel. Nvidia flirte régulièrement avec les 3 000 milliards de dollars !

Cette absence de vision concernant l’IA ne remonte pas à cette occasion manquée. Pendant plus de 20 ans, Intel s’est concentré sur les CPU, délaissant la partie graphique (GPU). Malheureusement, ce sont bien les GPU qui ont permis à l’IA générative d’exploser : ils se montrent bien plus efficaces pour l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle.

Depuis, Intel tente de rattraper son retard à grand coup d’acquisitions, comme Nervana Systems en 2016 (finalement fermé en 2020), et Habana Labs en 2019, deux sociétés spécialisées dans la conception de TPU, des puces spécifiquement dédiées à l’entraînement IA. Les espoirs d’Intel reposent sur la puce de 3e génération Gaudi AI, qui doit être lancée au troisième trimestre. Trop peu, trop tard ?

Lire Intel supprime 15 % de ses effectifs, soit 15 000 emplois

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Source : Reuters


Mickaël Bazoge
Votre opinion
  1. Je veux tout savoir sur le programme de Intel pour rattraper son retard et pouvoir concurrencer les NVIDIA et autres.
    André Bindner

Les commentaires sont fermés.