L’offre payante de services de soumission et de référencement de sites web est plus que jamais d’actualité. Déjà largement commercialisée aux États-Unis, elle tend à se généraliser en France(*). Faut-il s’en inquiéter ? Non, si le classement des sites continue à reposer sur des critères de pertinence. À condition que la visibilité et le positionnement des sites sur les pages de réponse demeurent impartiaux, la mise en place d’un système de traitement payant est même souhaitable.Car, ralentissement publicitaire oblige, les portails de recherche, dont le modèle économique repose encore quasi exclusivement sur la publicité, doivent revoir leurs coûts d’exploitation à la baisse. Rapidement et significativement. Dans un tel contexte, un des premiers réflexes naturels pourrait consister à faire l’économie d’une approche documentaliste. À tel point que la composante humaine (équipes de documentalistes et websurfeurs chevronnés) des recherches sur internet joue aujourd’hui sa survie.Pourtant, seule l’expertise humaine peut répondre efficacement aux enjeux de responsabilité engendrés par les requêtes sur internet : sélection éditoriale et recommandation de sites, filtrage et modération du contenu à caractère pornographique, respect des réglementations en vigueur notamment en matière de droits liés à la propriété intellectuelle. Avec la prolifération des fichiers MP3, ainsi que des documents sonores et vidéo sur le net, seule l’expertise humaine peut relever le défi de présenter une sélection de sites à la fois en adéquation avec les recherches des internautes et respectueuse des lois en vigueur. Les robots de recherche (“crawlers” en anglais) disponibles se comptant sur les doigts d’une seule main, c’est également la pluralité des résultats qui serait en danger en cas de disparition de l’approche documentaliste. Bref, la robotisation à 100 % est la plus sérieuse des menaces qui planent aujourd’hui sur les recherches des internautes. La survie d’une intervention humaine est donc indispensable pour améliorer la qualité de l’activité première des internautes : la recherche sur le web. Le paiement de l’enregistrement de site web sur les principaux outils de recherche doit donc être considéré comme salutaire. D’autant qu’en permettant une garantie de traitement rapide, voire une meilleure qualification des documents, les effets induits par ces offres ne pourront qu’être positifs pour tous.
Traitement express, accès gratuit
Pour les portails de recherche, d’abord. Ces revenus leur permettront de disposer de davantage de moyens pour développer des équipes de documentalistes et de web surfeurs encore plus professionnelles, réactives, et qui pourront mieux répondre à leur responsabilité grandissante de diffuseur. Évolution positive pour les éditeurs de sites, ensuite. Car, avec ce nouveau modèle économique, c’est la nécessaire notion de “service après vente de référencement”, inexistante à ce jour en France, qui voit le jour. En disposant d’interlocuteurs dédiés à l’enregistrement de leur contenu, les éditeurs de sites et webmestres vont se voir offrir des garanties en termes de traitement express ou d’enregistrement de plusieurs parties de leurs services afin, notamment, d’adapter l’accessibilité des sites à l’évolution de leur contenu. Mais surtout, gain pour l’internaute qui pourra effectuer, toujours gratuitement, ses recherches au sein d’une base de sélection de sites constamment actualisée et encore mieux qualifiée. Donc, toujours plus pertinente !*Voir “La France à lheure du référencement payant “, paru dans Le Nouvel Hebdo du 21 septembre 2001.*Directeur général adjoint de Nomade.fr, groupe Tiscali France
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