Lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 27 juin à Paris, le conseil d’administration de la SCPP* (Société civile des producteurs phonographiques) a réélu Pascal Nègre au poste de président. Il sera ainsi à la tête de la puissante société des producteurs pour trois ans. Le patron d’Universal Music est à la tête de cette organisation depuis le 22 décembre 1994. Il fêtera en décembre prochain ses 20 ans de présidence.
Le reste du bureau est inchangé. Les postes de vice-président ont été confiés à Stéphane Le Tavernier (Sony Music), Gilles Fruchaux (Buda Musique) et Pierre Darmon (Bonsai Music). Warner Music, conserve le poste de secrétaire général tenu par Thierry Chassagne.
Lors de son assemblée générale, la SCPP a fait un point sur son activité en 2012. Elle a perçu 73,438 millions d’euros en augmentation de 1,8% par rapport à 2011. Sur ce montant, 72,8 millions ont été mis en répartition contre 50,930 en 2011.
Seule la coupure est dissuasive
En parallèle de l’assemblée générale, Pascal Nègre a commenté quelques points sur l’actualité des industries culturelles. Sur le rapport de la Mission Lescure, le patron d’Universal Music a signalé qu’il regrettait « que la mission n’ait pas cru devoir recommander le maintien de la Hadopi ». Pour lui, la haute autorité a rempli sa mission d’éducation des consommateurs avec la réponse graduée.
Pour lui, ce succès n’aurait pas été possible « si le dispositif n’avait pas prévu des sanctions dissuasives telles que la coupure d’accès ou une amende de 1500 euros. » Il tient à affirmer que selon lui, une amende de 60 ou 120 euros est « une sanction ridicule » qui n’a rien de dissuasif. « Au départ, la coupure était une mesure anto-bourgeaois pour ne pas discriminer les gens en fonction de leur revenu, a t-il précisé. Une personne qui a des moyens financiers craint plus la coupure d’Internet qu’une amende même élevée. »
Enfin, Pascal Nègre estime que si Pierre Lescure connait bien l’industrie du cinéma, sa connaissance de l’industrie de la musique reste à faire. Preuve en est, la place minime consacrée à la musique dans le document de 1000 pages. « Il n’y a même pas un mot sur l’export, c’est à pleurer », poursuit le patron d’Universal Music. Quant à l’exception culturelle, « c’est peut-être très bien pour le cinéma, mais pour la musique, une forme de discrimination », a-t-il ajouté en signalant que, contrairement au cinéma, 60% des ventes de disques sont des productions françaises.
Lire aussi :
– Hadopi : le streaming devient la principale source de consommation de biens culturels, paru le 26/06/2013.
– Piratage : le ministère de la Culture prend ses distances avec le rapport Lescure, paru le 12/06/2013.
– Un internaute condamné à 15 jours de suspension d’Internet, paru le 13/06/2013.
* La SCPP, société civile des producteurs phonographiques, est une société de perception et de répartition des rémunérations perçues pour le compte de ses membres auprès des utilisateurs de phonogrammes et de vidéomusiques. Plus de 1800 producteurs sont actuellement membres de la SCPP qui réunit de nombreux producteurs indépendants et les sociétés internationales comme Sony Music France, EMI, Universal et Warner.
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