Redneck Rampage, d’Interplay, sorti en 1997, c’est un peu le KFC du FPS : gras, lourd, indigeste, mais on y va quand même. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y jouer, le synopsis se résume rapidement. Vous incarnez un bon fermier du fin fond du sud des Etats-Unis prénommé Leonard. Un pur redneck (archétype du « plouc » aux Etats-Unis). Vêtu de votre salopette bleue et coiffé de votre casque mité, vous devez faire face à une invasion extraterrestre et dégommer tout ce qui bouge pour sauver votre frère Bubba – attardé et aussi sexy qu’une tache de gras sur un T-shirt –, enlevé par des femelles d’une autre planète. On sent que le raffinement est de mise.
Programmé à partir du moteur de Duke Nukem, Redneck Rampage n’était pas, déjà à l’époque, un exemple de réalisation. Heureusement, l’humour au troisième degré sauvait ce titre. Vous repreniez des forces à grands coups de whisky frelaté et autres tord-boyaux, dégommiez des poulets, des cochons et des vaches – pourtant tous inoffensifs – à tour de bras en poussant des cris d’exultation… D’emblée, le ton était donné ! Du « Holy shit ! » du début du jeu jusqu’aux jurons finaux, Leonard baragouinait sans cesse des obscénités dans un américain des plus incompréhensibles.
Et si le bestiaire se limitait à de vieux paysans rachitiques, d’autres gros, édentés et rageux, des moustiques énormes, des femmes extraterrestres pulpeuses et quelques boss, la petite quinzaine de niveaux était presque variée : une usine de poulets industriels, un saloon, une station d’épuration et surtout les rues de votre bourgade bien-aimée… Côté arsenal, il était adapté à la région et à la mentalité du héros : pied de biche, Colt à six coups, fusil de chasse, lanceur de lame-scie (à double tranchant : on pouvait se les prendre dans la courge après un rebond) ; mais surtout « mitrailleuses jumelles ». Dans notre souvenir, cette arme prenait la forme d’attributs féminins généreux et vibrait tellement lorsqu’on l’utilisait que la précision en devenait un exercice de style. Dans le raffinement, on vous dit…
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