Contrairement à ce que laisse penser le nom de RedHat Database, l’éditeur Linux américain ne lance pas sa propre base de données. En fait, RedHat continue de distribuer PostgreSQL, mais lui adjoint une documentation détaillée et plusieurs outils de configuration pour en faciliter l’installation. Ce faisant, RedHat se positionne comme un concurrent de plusieurs start-up américaines qui ont développé des offres de services autour des deux principaux SGBD Linux : MySQL et PostgreSQL.” C’est un mouvement logique de la part de RedHat alors que les logiciels libres gagnent en audience et en crédibilité. Depuis quelques mois, des start-up comme Great Bridge, Abriasoft ou encore Nusphere
[une filiale de Progress Software, NDLR] se sont spécialisées dans la distribution de bases de données libres. Le marché de la distribution de logiciels libres se segmente de plus en plus, il était obligatoire pour RedHat de suivre le mouvement pour garder la main sur le marché des bases de données “, analyse Alain Lefebvre, cofondateur de la SSI SQLI et auteur de plusieurs ouvrages sur les architectures Web et le modèle client-serveur.
Une offre e-commerce complète…
Outre la logique économique, RedHat Database s’inscrit également dans une logique industrielle. En effet, RedHat Database vient compléter le catalogue de produits de l’éditeur consacrés au e-commerce. Désormais, l’offre e-commerce de l’éditeur Linux est complète avec, en sus de RedHat Database, la plate-forme de commerce électronique Interchange, le serveur Web sécurisé StrongHold 3.0 et la solution de paiement CCVS.Pour construire son offre de base de données, RedHat avait le choix entre MySQL et PostgreSQL, les deux SGBD phares des logiciels libres. Finalement, l’éditeur américain a opté pour PostgreSQL 7.1.2 : “Plusieurs développeurs RedHat ?” au minimum, cinq au Canada ?” contribuaient au développement du projet PostgreSQL.
Il était donc naturel pour nous de privilégier ce SGBD. De plus, d’un point de vue technique, PostgreSQL est plus robuste et tout à fait comparable avec les offres d’Oracle ou d’IBM en matière de bases de données “, explique Jean-Marc Lange, directeur commercial chez RedHat France.Un point de vue partagé par Alain Lefebvre : “Les bases de données MySQL et PostgreSQL ont acquis une certaine réputation et sont capables de faire tourner de gros sites Web avec un transactionnel important, par exemple “, confirme-t-il.
… à destination des PME-PMI
Pourtant, la cible officielle revendiquée par RedHat est le marché des petites et moyennes entreprises. “RedHat Database est accompagnée de toute une offre de services comme le support technique 24 heures sur 24. Mais, notre entreprise a encore besoin de grandir avant de pouvoir s’attaquer aux grands comptes “, justifie Jean-Marc Lange. En retenant PostgreSQL comme SGBD, RedHat s’assure un choix technologique lui permettant de s’attaquer au marché des grosses bases de données dans le futur.Les premières informations concernant le prix font état d’une tarification à l’année pour 2 700 euros (17 700 francs environ). Le produit inclut une distribution RedHat Linux 7.1, Redhat Database (soit, PostgreSQL 7.1.2 et RedHat Installer, un configurateur de base de données), de la documentation, un support technique par Web et téléphone ainsi que les diverses mises à jour du produit.La semaine dernière, la société RedHat a atteint l’équilibre pour la première fois depuis sa création en 1994. Au premier trimestre 2001, le résultat net positif était de 600 000 dollars (696 000 euros) contre une perte nette de 3,7 millions de dollars (4,29 millions d’euros) l’année précédente.
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