Le jeu vidéo, comme nul autre domaine, connaît des coups d’accélérateur qui enfoncent sans cesse les références pour en proposer de nouvelles. Red Dead Redemption en a assurément l’étoffe. Son éditeur, Rockstar, qui ne se repose pas sur ses lauriers (en l’occurrence sa très prolifique licence GTA), nous propose une aventure dans le grand Ouest américain au début du XXe siècle, sur fond de racisme et de machisme ordinaires. Une époque où le flingue et le cheval sont les deux seuls accessoires indispensables pour espérer survivre.Et c’est avant tout son univers digne des meilleurs westerns made in Hollywood qui fait mouche. Un terrain de jeu incroyablement vaste où les paysages spectaculaires, et graphiquement superbes, défilent. Au cours d’une journée (à l’échelle du jeu) par exemple, on arpentera au trot un désert rocailleux où prolifèrent les cactus géants, pour traverser au galop, sous un soleil de plomb, une vallée de canyons et terminer sa journée sur les rives ombragées du Rio Grande au soleil couchant. Le tout bénéficie d’un parfait cycle jour/nuit et, par conséquent, d’une lumière qui varie à chaque moment de la journée.
Points d’honneur et dollars à la clé
Dans ce contexte, le héros que l’on incarne s’appelle John Marston. Sa mission ? Mettre hors d’état de nuire ses anciens coéquipiers, une bande de hors-la-loi qui, contrairement à lui, n’ont pas décroché. Une mission imposée par l’administration fédérale qui tient en otage sa famille. Les quêtes principales qui permettent d’avancer dans l’histoire sont données par des personnages au caractère bien trempé (un vendeur d’élixir, la propriétaire d’un ranch, un pilleur de tombes, une révolutionnaire mexicaine…) que l’on croise régulièrement aux quatre coins de la carte. Les quêtes secondaires, quant à elles, prises au hasard des pérégrinations, permettent d’explorer en profondeur l’environnement et de rendre des services aux citoyens. Dans les deux cas, chaque quête réalisée offre des points d’honneur et de réputation et, bien sûr, des dollars. Il existe cependant plusieurs façons d’améliorer son pécule, outre piller les cadavres des desperados et autres bandits éliminés. Chasser et dépecer les animaux (couguars, chevaux, tatous, coyotes, loups, cerfs, ours…), pour vendre leurs peaux et leurs viandes aux marchands. Miser des dollars sur des jeux de cow-boys (black-jack, poker, jeu du couteau, lancer de fer à cheval) qui sont autant de mini-jeux. Rien n’est obligatoire, si ces activités annexes ne vous inspirent pas et que vous souhaitez vous concentrer sur l’histoire principale, vous êtes libre.En revanche, Far West oblige, impossible de faire l’impasse sur la raison d’être du cow-boy : manier le lasso sur les renégats en fuite ou le bétail, dompter des chevaux capturés et, bien sûr, jouer de la gâchette avec les desperados de tous poils, bandits de grand chemin et autres voleurs de bétail. Les confrontations offrent d’ailleurs des situations variées qui s’inspirent des grands mythes du western : l’attaque de la diligence, la poursuite en chariot, l’assaut du fort retranché, la descente des rapides sur un radeau pris pour cible sans oublier la partie de poker qui tourne au vinaigre. Autant de situations qui paraissent inextricables au vu du nombre d’assaillants, mais qui peuvent trouver leurs solutions dans l’utilisation du centrage automatique des cibles (à désactiver éventuellement) et surtout de la fonction sang-froid. Cette dernière permet d’imposer un ralenti de l’action afin de marquer plusieurs cibles pour les éliminer d’un seul coup. Malin !Tout cela, ainsi que les très nombreuses (et superbes) cinématiques qui s’insèrent judicieusement dans l’action sont source d’une immersion saisissante. Outre que l’on ne perd pas une seconde le fil du scénario, les discussions des intervenants nous replacent à chaque instant dans le difficile contexte de l’époque (la haine des politiciens de l’Est, les préjugés sur les Indiens, la révolution mexicaine…). Le tout bénéficie, par ailleurs, d’une bande-son remarquable. Clairement, les équipes de Rockstar San Diego se sont ici surpassées, maîtrisant d’une main de maître et d’un bout à l’autre cette histoire de cow-boys que n’aurait pas renié John Wayne en personne. En un mot, bravo !L’avis de la rédaction
On aime
Le graphisme d’exception, les environnements vastes, l’ergonomie exemplaire, l’immersion saisissante, la diversité des missions, le mode multijoueur complet.
On n’aime pas
Quelques sous-titres manquants.
Mention très bien
A partir de 18 ans
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