Le but de l’opération est simple. Outre les clients de l’américain ?” Boeing, Peugeot et Sony ?” et quelques nouveaux points de présence ?” Japon, Italie et Espagne ?” Lernout espère surtout améliorer les techniques de reconnaissance vocale et s’attaquer plus vigoureusement à ce qu’il considère comme des marchés émergents. A savoir les compagnons de poche, les téléphones mobiles et l’extraction de données.Il s’adjoint aussi les services des 170 ingénieurs et chercheurs qui travaillaient jusque-là pour Dragon Systems. La société d’outre-Quiévrain compte également sur cette force de recherche et développement supplémentaire pour accélérer la mise sur le marché de son compagnon de poche. Connu sous le nom de code NAK, ce matériel devrait permettre d’envoyer et de recevoir des e-mails, de surfer et d’effectuer des achats, grâce à la reconnaissance et à la synthèse vocales (TTS, Text-to-Speech).Dans ce dernier domaine, Lernout a récemment acquis le français Elan Informatique, ainsi qu’une technique de suppression de l’écho auprès de Matra.Les sociétés sont présentes sur les mêmes marchés, c’est-à-dire le grand public et le milieu médical. Dans ce domaine, Lernout avait passé une grande partie de l’année 1999 à prendre le contrôle de petites sociétés spécialisées dans la reconnaissance vocale pour cette industrie. Plus près de nous, c’était au tour de l’américain Dictaphone d’entrer au sein de la galaxie belge.Avec cet achat, Lernout met la main sur un des derniers spécialiste indépendant de la reconnaissance vocale. Ce marché se partagera dorénavant entre Philips, IBM, Lernout et, peut-être, Microsoft. L’éditeur de Redmond, outre ses investissements dans son homologue belge, s’était offert en 1999 le britannique Entropique. Quant à Philips, il a pris le contrôle la même année de l’américain Voice Control Systems.Dragon, qui affichait, selon l’éditeur d’outre-Quiévrain, une perte de 22 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 60 millions de dollars, a tout à gagner de sa perte d’indépendance. Il venait ainsi de voir filer le marché de l’éditeur Corel. Ce dernier avait préféré la technologie de Philips pour sa suite bureautique WordPerfect Office 2000. Et Dragon ne pouvait guère espérer rallier à lui Microsoft, présent dans le capital de son nouveau propriétaire.
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