Rebond du Bitcoin : suivez la reprise du marché crypto en direct

Le cours du Bitcoin oscille depuis quelques jours autour des 30 000 dollars. La cryptomonnaie est même brièvement passée au-dessus de 31 000 dollars. Les analystes d’eToro attribuent ce maintien à l’engouement provoqué par les multiples demandes d’ETF aux États-Unis :

« L’approbation ou le refus de ces ETF aura des répercussions assez évidentes sur le sentiment du marché, qui est actuellement très à l’affût de bonnes nouvelles ».

De plus, il s’avère que les aléas de l’actualité mondiale affectent de moins en moins le marché des cryptoactifs. C’est également le cas des assauts réglementaires. Malgré la virulence des attaques de la SEC, le marché ne repasse pas dans le rouge…

« La performance du marché des crypto-actifs a connu des changements significatifs au cours des trois derniers mois, mais le Bitcoin a une fois de plus montré qu’il était le plus cohérent des grands actifs, consolidant sa position en tant que plus grand crypto-actif au monde », explique Simon Peters, analyste du marché crypto.

En dépit des offensives menées par les régulateurs contre l’industrie crypto, le Bitcoin s’est imposé comme l’un des actifs les plus performants du marché, devant l’or. Comme l’a remarqué la start-up StackinSat, le cours du Bitcoin a grimpé de 84 % en l’espace de six mois.

Le rebond des cryptomonnaies découle en partie du regain d’intérêt des investisseurs institutionnels. D’après David Derhy, analyste de marchés chez eToro, le Bitcoin doit beaucoup au retour des institutions financières, qui avaient préféré quitter le navire l’année dernière durant le krach :

« cette semaine a été marquée par de nombreuses institutions financières annonçant leur arrivée sur ce nouveau marché ».

C’est le cas de CACEIS, une filiale du Crédit Agricole, qui vient d’obtenir le droit de fournir des services de conservation de cryptomonnaies en France. Outre Atlantique, citons le projet d’un ETF Bitcoin annoncé par BlackRock. Le gestionnaire a rapidement été rejoint par des acteurs de premier plan comme Invesco ou WisdomTree, également désireux de proposer un ETF lié au Bitcoin à ses clients.

« BlackRock gère une quantité extraordinaire d’argent qui pourrait débloquer un énorme potentiel pour le bitcoin si son ETF était approuvé », ajoute Simon Peters, analyste de marchés chez eToro, dans un autre rapport.

Après la baisse éclair provoquée par les régulateurs américains, le marché crypto est reparti à la hausse. Le roi Bitcoin a repassé la barre des 30 000 dollars, un mois après avoir échoué aux portes de ce seuil décisif. La devise n’avait plus atteint les 30 000 dollars depuis avril.

La plupart des devises numériques se sont calquées sur la progression du Bitcoin. C’est le cas de l’Ether, qui s’est hissé au-dessus des 1900 dollars. Dans ce contexte, la valorisation boursière du marché crypto est remontée au-delà des 1000 milliards de dollars.

En dépit des obstacles réglementaires visant des plates-formes comme Binance et Coinbase, le Bitcoin affiche une solide résilience. Depuis le début de l’année, le BTC est d’ailleurs parvenu à effacer une partie des pertes sèches de l’année dernière, seulement quelques mois après le krach provoqué par la mort de FTX.

Cette brusque reprise a en partie été provoquée par la dernière prise de parole de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale des États-Unis, l’organisme chargé d’émettre le dollar. Devant la commission des affaires financières de la Chambre des représentants, il a ouvertement estimé que « les cryptomonnaies ont montré de la résistance en tant que classe d’actif ». Il a aussi assuré que la Réserve considérait les « stablecoins comme une forme de monnaie ». Ces déclarations ont enthousiasmé les investisseurs.

Citons aussi les initiatives de plusieurs géants de Wall Street. BlackRock, le plus important gestionnaire d’actifs, a en effet décidé de lancer un fonds indiciel (ETF) qui s’appuie sur le Bitcoin. Grâce à ce fonds, les investisseurs peuvent s’exposer au Bitcoin par le biais de la bourse et un compte de courtage. Dans le sillage de BlackRock, d’autres géants de la finance ont déposé des demandes analogues. C’est le cas des gestionnaires de fonds Invesco et Wisdom Tree, et du fonds crypto Bitwise. Ces demandes ont contribué à embraser le marché.

La SEC (Securities and Exchange Commission), le régulateur des marchés financiers américain, vient de s’attaquer à Binance. D’après l’organisme de régulation, la plate-forme d’échange de cryptomonnaies est coupable de fraude. Elle aurait notamment permis à certains clients américains de réaliser des conversions par le biais de sa plate-forme internationale, en infraction avec la loi américaine sur les valeurs mobilières.

La SEC tire ainsi à boulets rouges sur Changpeng Zhao, PDG et fondateur de Binance. L’entrepreneur aurait sciemment violé la loi pour réaliser des bénéfices. Ce n’est pas la première offensive de la SEC contre la plate-forme. En février, l’exchange a été obligé de tirer un trait sur le BUSD, son stablecoin, à la suite d’un assaut réglementaire diligenté par Gary Gensler, le président du régulateur.

« Nous avons activement coopéré avec les enquêtes de la SEC et nous avons travaillé dur pour répondre à leurs questions et répondre à leurs préoccupations », se défend Binance.

La plainte contre Binance a été suivie par des poursuites à l’encontre de Coinbase, une plate-forme new-yorkaise. De la même manière, la SEC estime que Coinbase exerce illégalement ses activités aux États-Unis. Ces plaintes ont considérablement entamé le rebond du marché. Le Bitcoin est repassé sous le seuil des 26 000 dollars, tirant vers le bas l’intégralité de l’écosystème…

Depuis quelques semaines, le cours du Bitcoin a tendance à stagner. Après s’être brièvement hissée au-dessus des 30 000 dollars, la reine des cryptomonnaies oscille maintenant autour des 26 000 dollars. La devise impose son rythme à l’ensemble du marché des cryptoactifs.

Pour Simon Peters, analyste de marchés chez eToro, cette phase de ralentissement s’explique par « l’attente et l’observation des mouvements des banques centrales ». Les décisions des banques centrales, surtout celles de la Réserve fédérale américaine, destinées à endiguer l’inflation, continuent de déterminer le comportement des investisseurs.

Le marché reste suspendu aux mesures annoncées par Jérôme Powell, président de la banque centrale des États-Unis. Celui-ci a laissé entendre la semaine dernière que la hausse des taux d’intérêt pourrait avoir droit à un hiatus :

« nous pouvons nous permettre d’examiner les données et l’évolution des perspectives et de procéder à des évaluations minutieuses ».

Alors que le cours stagne aux portes des 30 000 dollars, le réseau Bitcoin a enregistré une hausse des transactions le 29 avril dernier. Ce jour-là, la blockchain a cumulé 426 000 transactions, une première depuis le marché haussier de fin 2017. Les experts de Dune Analytics expliquent l’accroissement des transactions par l’essor des NFT sur le réseau BTC, jusqu’ici plutôt avare en tokens non fongibles.

Cet engouement soudain a été provoqué par le lancement du protocole Ordinals quelques mois plus tôt. Celui-ci permet d’inscrire des NFT sur la chaîne de blocs du Bitcoin. D’après Casey Rodarmor, le développeur à l’origine du projet, ces tokens diffèrent des NFT traditionnels, certifiés sur Ethereum par exemple. Il parle plutôt d’artéfacts numériques (« digital artefacts »).

Le phénomène Ordinals s’est accompagné d’une explosion des transactions et d’une congestion du réseau. En un jour, le réseau a en effet enregistré plus de 680 000 transactions au début du mois de mai. C’est un record historique. Les frais de chaque transfert se sont fort logiquement mis à grimper dans la foulée.

Alors que le Bitcoin continue d’osciller entre 28 et 30 000 dollars, plusieurs voix s’élèvent pour clamer la fin du marché baissier. Pour H.C. Wainwright, une banque basée à New York, le marché des cryptomonnaies est finalement sorti de sa phase de baisse. Dans un rapport, l’analyste Mike Colonnese explique :

« L’hiver crypto est terminé et le printemps est arrivé ».

L’expert financier affirme que « nous sommes maintenant entrés dans le prochain cycle de prix haussier du Bitcoin ». Il s’attend donc à « une croissance significative de la capitalisation boursière totale de la cryptomonnaie ».

Dans ce contexte de reprise, la banque britannique Standard Chartered mise sur un Bitcoin au-delà des 100 000 dollars avant la fin de l’année prochaine, rapporte Reuters :

« Bien que des sources d’incertitude subsistent, nous pensons que la voie vers le seuil des 100 000 dollars devient plus claire ».

Le Bitcoin continue de s’échanger au-dessus de la barre des 25 000 dollars. Depuis janvier, la valeur de la devise numérique a grimpé de plus de 65 %. La cryptomonnaie semble désormais se heurter à la résistance des 30 000 dollars. Comme on s’y attendait, ce rebond est en effet émaillé de phases baissières. Ces derniers jours, la cryptodevise s’est d’ailleurs brièvement contractée sous les 28 000 dollars. En une semaine, le Bitcoin a perdu 10 % de sa valeur.

Derrière cette baisse éclair, on trouve des facteurs macroéconomiques, comme l’inflation au Royaume-Uni. Les chiffres de l’inflation, moins encourageants que prévu, ont plombé tous les marchés européens, ce qui a fini par se répercuter sur le Bitcoin. De plus, l’offensive réglementaire s’est poursuivie aux États-Unis. La Securities and Exchange Commission (SEC), l’agence qui régule les marchés financiers, s’est attaquée à la plate-forme Bittrex. Le gendarme boursier a lancé des poursuites judiciaires contre l’exchange, estimant qu’il ne respecte pas la législation en vigueur. Ces événements ont entamé le fragile rebond des actifs numériques.