C’est avec une certaine appréhension que nous avions accepté d’inclure le X3 SuperZoom de la jeune marque Realme dans notre panel de test pour notre traditionnel top 10 des smartphones photo. Marque de smartphone peu connue, prix de lancement à 469,90 euros, nous n’attendions pas grand-chose de cet appareil – allait-il seulement se positionner dans le top 10 ?
Grand bien nous en a pris : neuvième du classement, l’appareil de Realme n’a peut-être pas menacé les ténors du segment, mais a prouvé qu’il pouvait être un redoutable adversaire en matière de rapport qualité d’équipement-palette optique-prix. Pas mal pour un outsider et surtout intéressant pour ceux qui veulent profiter d’un zoom et d’un ultra grand-angle sans vendre un rein.
Ultra grand-angle médiocre mais utile
Équivalent à un 16 mm f/2.3, le module ultra grand-angle du X3 SuperZoom est assez médiocre (ce qui veut dire moyen en français, pas complètement nul, notez bien). Outre un capteur de petite taille qui souffre en basses lumières, le module manque de piqué et présente des bords d’image un peu dégradés. À la poubelle l’ultra grand-angle ?
Que nenni, tout du moins en plein jour. Lorsque Hélios inonde Gaïa de ses rayons ardents, le déluge de photons permet à ce module de produire des images aux couleurs qui tiennent la route. Et la couverture angulaire – tout comme le fort vignetage de l’optique – de faire le reste, c’est-à-dire de produire d’assez belles images.
En mode paysage ou architecture, l’ultra grand-angle offre une excellente immersion et les images sont tout à fait convenables dès lors qu’elles sont appréciées sur smartphones et tablettes – soit l’essentiel de la « consommation » photographique actuelle. Pour d’éventuels tirages, il faudra se contenter de petits formats ou être indulgent.
Mais la présence d’un tel module change vraiment la donne pour le voyageur qui s’est payé un voyage jusqu’au Machu Picchu. Pour des images de meilleure qualité en revanche, retour au module caméra principal.
Module principal solide
Pour son module principal, le X3 SuperZoom embarque un capteur de Samsung (GW1) de 64 Mpix couplé à une optique équivalente à un 26 mm f/1.8. Produisant des images de 16 Mpix, ce capteur plutôt de haut de gamme de l’électronicien coréen est connu pour sa bonne plage dynamique, la grâce en soit rendue à sa structure où quatre photodiodes codent pour un pixel.
C’est fort logiquement ce capteur qui propose la meilleure qualité d’image générale dans toutes les situations – les capteurs des modules ultra grand-angle et téléobjectif souffrent en basses lumières. C’est lui par ailleurs qui offre les couleurs les plus justes.
Sans être un bijou, son optique est d’assez bonne facture et ses défauts sont plutôt bien corrigés de manière logicielle – même si dans certaines situations, les coins peuvent être un peu dégradés. Autre bon point, l’appareil est assez réactif au déclenchement, même s’il n’accroche pas forcément sa cible lorsqu’elle bouge trop.
Sans être une référence absolue, ce module principal est plus que convenable. Et s’appuie sur un bon téléobjectif.
Téléobjectif puissant et propre
Marque « low cost » du Groupe BBK dont Oppo est le fer de lance, Realme ne profite logiquement pas de toutes les innovations technologiques du second – logique, on appelle ça l’effet de gamme. Mais si Oppo réserve ses super téléobjectifs à ses propres terminaux, Realme et ce X3 SuperZoom profitent tout de même de la R&D du groupe.
Et côté téléobjectif, la partition optique (avec ses corrections logicielles) est d’un autre niveau de que celle de l’ultra grand-angle. En plein jour, en définition native – c’est-à-dire sans zoom numérique – les images produites par cet équivalent 123 mm f/3.4 sont très détaillées, sans déformations ni défauts visibles. Les bords de l’image sont propres, même si, petit capteur oblige, les clichés manquent de profondeur.
Le lissage des détails n’est pas gênant dans une consommation sur écran. Et la bonne puissance du téléobjectif permet d’isoler efficacement des scènes, des éléments de paysages. De quoi produire des images hors de portée de tout terminal « bloqué » en grand-angle.
Appellation « SuperZoom » oblige, Realme a intégré des algorithmes pour pousser plus loin le zoom en mode numérique et afficher un « x60 » sur la boîte. À moins d’avoir un besoin particulier – comme lire un panneau au loin parce que vous êtes en train de manger votre pizza et que vous avez VRAIMENT besoin de savoir si le sentier part à gauche ou à droite – nous vous déconseillons vivement de pousser le zoom dans ses retranchements. Mais un petit coup de boost, pourquoi pas.
Module macro pathétique
Le X3 SuperZoom intègre un quatrième module caméra pompeusement intitulé macro – non, pas le poisson. Véritable ode à la médiocrité technologique et au bullshit marketing, ce module est autant « macro » que la population française est virologue – c’est-à-dire pas du tout. Il nous fallait prouver nos dires par l’image, c’est chose faite ci-dessus : définition d’image misérable (1,92 Mpix), couleurs affreuses, piqué de l’image déplorable. Ce module macro est une bouse plantée là par un excité de la fiche technique qui voulait absolument ajouter un 4e module pour le modèle « photo » de la jeune marque chinoise.
Heureusement pour les amoureux de la proxiphotographie (on ne peut de toute façon pas parler de macro), le module caméra principal – série d’images ci-dessus – dispose d’une distance de mise au point minimale suffisante pour proposer, moyennant un léger recadrage, des images mieux définies et de bien meilleure qualité.
La prochaine fois, Mr Realme, mettez l’argent du 4e module dans autre chose. Merci.
BILAN
A contrario du Pixel 4a qui joue la perfection sur un seul capteur, le realme X3 SuperZoom préfère proposer une large plage optique quitte à sacrifier la qualité d’image moyenne. Un positionnement intéressant notamment pour ceux qui veulent disposer d’un appareil de voyage, aussi bien capable d’immortaliser la façade complète du sacré cœur que le pic du Mont-Blanc.
Avec un capteur principal tout à fait convenable, le X3 SuperZoom offre une partition photo décente et ses modules compagnons – ultra grand-angle et téléobjectif – permettent de capturer ces instants de voyage où leur présence est obligatoire. Et avec son Snapdragon 855+, ses 8 Go de RAM et ses 256 Go de stockage, le smartphone est tout à la fois rapide et agréable à utiliser. Pour un prix tournant aux alentours de 469 euros, ce niveau d’équipement et la palette optique en font un incontournable pour qui veut un appareil à tout faire sans casser le PEL. Il y a mieux ailleurs, mais c’est au moins deux fois plus cher.
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