Faut-il s’encombrer d’équipements supplémentaires pour renforcer l’immersion d’un joueur dans un jeu ? Etant donné la capacité de l’humain à se plonger dans un petit écran pendant des heures en oubliant le monde autour, on aurait tendance à dire que ce n’est pas le cas. Pourtant, la montée en puissance de la réalité virtuelle a reposé la question de l’immersion quasi totale, tout en montrant ses limites.
Présent sur le front de la réalité virtuelle, Razer, concepteur de produits pour gamers, vient de créer un nouveau champ de bataille, celui de la pré-réalité virtuelle. Un concept marketing servi pour présenter un nouveau produit, encore à l’état de projet : Ariana.
Quand Chroma rencontre Ambilight
Après son étonnant projet Valerie, il s’agit en l’occurrence, pour l’heure, d’un prototype de vidéo projecteur développé en partenariat avec Philips Lightning. Razer indique que son projet montre le futur de Chroma, sa plate-forme de lumières RGB, notamment intégrée dans ses claviers et portables et qui permet une personnalisation très fine de l’éclairage des touches. Une personnalisation qui peut varier et évoluer en temps réel en fonction de l’affichage. Pourtant, en l’occurrence, Ariana donne plutôt l’impression d’être une application musclée à l’extrême de la technologie Ambilight, de Philips.
Razer ne donne que quelques détails sur le fonctionnement de son vidéo projecteur. On apprend qu’il communique en temps réel avec le jeu « afin de créer aussi bien des effets d’éclairages et des effets vidéo ». En plus des ajustements de couleurs du clavier, par exemple, l’appareil va projeter tout ce qui déborde le cadre très restrictif de l’écran. Ainsi, si le héros brandit un sabre et que la lame est tronquée habituellement car hors des limites de votre moniteur, il affichera le reste de la lame et l’environnement « étendu » qui entoure le personnage. Le joueur pourra ainsi tourner la tête pour voir sur les côtés et savoir si un ennemi approche hors de son champ de vision habituel.
A la conquête de la pièce
Pour réussir cette prouesse, le vidéo projecteur haute définition utilise une lentille fisheye ultra-large, annonce Razer. Le jeu s’étend donc à toute la pièce. Pour que l’affichage colle à ce volume, le prototype du projet Ariana embarque deux caméras 3D à détection de profondeur de champ et communique avec un logiciel de calibration développé par Razer pour que les réglages se fassent automatiquement en prenant en compte les meubles, les lumières présentes dans la pièce, etc.
L’installation pourrait donc être plus simple que celle nécessaire au bon fonctionnement d’un carte de réalité virtuelle de type HTC Vive ou Oculus Rift. Encore qu’il faudra réussir à fixer le vidéo projecteur au plafond pour qu’il puisse couvrir la surface de projection située derrière votre écran de PC ou votre téléviseur. Razer souhaite combler « la séparation sensorielle entre un joueur et son jeu ». On demande à voir ce que donnera l’appareil et surtout son prix, s’il doit être commercialisé un jour.
Une impression de déjà-vu
La promesse est en effet plutôt séduisante, mais ce n’est pas la première fois qu’on nous la fait. Le projet IllumiRoom de Microsoft envisageait d’étendre l’affichage du jeu tournant sur votre Xbox au-delà des bords de votre téléviseur. Le géant américain avait finalement enterré l’idée pour des raisons de coûts, semble-t-il.
En l’occurrence, il faudra que les développeurs de jeux vidéo suivent Razer pour que le projet Ariana prenne son sens. La société de San Diego réveille en tout cas un vieux fantasme et notre enthousiasme, même s’il faut reconnaître que la pré-VR demandera comme la réalité virtuelle une disposition bien particulière de votre installation de jeu pour en profiter.
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