Lorsque Vivendi Universal a décidé de mettre fin aux activités de sa filiale Network, en charge de fournir les liaisons internationales aux filiales du groupe, ces dernières ont dû se lancer, rapidement, dans la recherche de
fournisseurs après avoir établi leur cahier des charges. Avec ses 308 000 employés répartis sur près de 2 000 sites à travers le monde, Veolia Environnement n’a pas échappé au mouvement. Raymond Philippon, DSI des quatre filiales
du groupe (Veolia Water, Dalkia, Onyx, Conex), livre son récit d’une migration rapide.01 Informatique : Pourquoi avez-vous changé de fournisseur télécoms ?Raymond Philippon : Jusqu’en fin 2002, nous faisions appel, pour nos besoins de transferts de données, à Vivendi Universal Network, une filiale du groupe dont nous faisions également partie. Lorsque notre maison
mère a souhaité mettre fin aux activités de Vivendi Universal Network, nous avons dû nous lancer dans la recherche de fournisseurs.Comment s’est effectué ce choix ?Les équipes du groupe ont dû travailler très vite, car nous n’avions qu’un an pour créer notre réseau. Tout d’abord, nous avons dû définir un cahier des charges, ce que nous avons fait avec IT Cal, un cabinet conseil. C’était un
très gros dossier. Il nous a, en effet, fallu, en premier lieu, nous livrer à un vrai travail d’inventaire.De quoi aviez-vous besoin ?Sur le plan informatique, nous avons établi trois volets qui nous paraissent indispensables : l’infrastructure, la gestion et l’informatique métiers. Le premier évoque la nécessité de partager, le second nous incite à unifier
et le troisième nous amène à penser qu’il nous faut utiliser les mêmes technologies. Nous avons 1200 sites connectés en France et plusieurs centaines à l’étranger. Il nous fallait un réseau capable de rapatrier toutes les données dont nous
avons besoin pour, par exemple, consolider nos comptes.Ensuite vint le tour de l’appel d’offres ?Tout à fait. Nous avons soumis ce cahier des charges à six opérateurs. Très rapidement, nous avons identifié trois d’entre eux susceptibles de répondre à nos besoins : ATT, France Télécom/Equant et Infonet/Cegetel. Ce dernier
couple était le mieux placé tant sur le plan financier que technique.Pourquoi ce tandem plutôt qu’un des deux autres ?Nous travaillions déjà avec Cegetel, en raison de la synergie qui existe entre les filiales d’un même groupe. Ensuite, le tandem que nous avons retenu nous a présenté véritablement le meilleur dossier sur le volet financier. Nous
avons donc signé avec Infonet/Cegetel un contrat d’une valeur de plusieurs millions d’euros par an pendant trois ans.Et le volet technique ? A l’heure où l’on entend dire que tous les opérateurs se valent…En cours d’appel d’offres, nous avons quelque peu changé d’optique sur ce que nous voulions. Au deuxième trimestre, le réseau privé virtuel IP prenait son essor et nous avons commencé à regarder cette technologie de plus près. A ce
moment-là, ATT n’était pas en mesure de nous fournir ce que nous voulions. Infonet et Cegetel relieront tous les sites principaux français et anglais à l’aide de liaisons louées et tous les autres sites sont reliés par un réseau privé
virtuel.Quel trafic transite sur ce réseau ?La grande majorité du trafic, au moins 70 %, est composée par la messagerie et l’accès Internet. Le reste du trafic concerne les données relatives au reporting et à la consolidation.Pour revenir sur le montant du contrat, est-il beaucoup moins cher que la solution précédente ?A prestation égale, il est nettement moins cher que le précédent. Toutefois, la demande de connexions est telle que la facture totale baisse peu, la plupart des gabarits ayant été revus à la hausse.Un déploiement d’une telle ampleur n’apporte-t-il pas obligatoirement son lot de problèmes ?Nous avons été surpris par le respect de ses engagements par Infonet. Nous avons été livrés à la date prévue, le 15 octobre dernier. Parmi les problèmes rencontrés, tous étaient partagés. Je pense surtout à une difficulté de
firewall dont les réglages se sont avérés plus compliqués que prévus, faute d’avoir bien spécifié nos attentes. Nous avons également subi une coupure de l’accès à internet en Angleterre pendant une demi-journée mais le lien de
secours a bien fonctionné.Quels sont vos projets en matière de télécommunications ?Nous commençons à regarder de près le dossier de la voix sur IP. Ce dossier, baptisé VeoVox, ne devrait concerner au départ que nos sites principaux de la région parisienne. Cela représente tout de même quelque
10 000 salariés. Au départ, nous devrions pouvoir bénéficier de communications sur IP intersites. La qualité de la voix sur IP vers le monde extérieur ne me semble pas encore suffisante.
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