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Raté, le nouvel iPad ne tient pas toutes ses promesses

Lors de l’annonce du nouvel iPad, Apple avait fait deux promesses concernant l’autonomie et la puissance de sa nouvelle puce A5x. Après nos tests, ces dernières ne sont pas tenues.

Pendant la keynote du 7 mars 2012, au cours de laquelle a été annoncé le nouvel iPad, Apple en a mis plein les yeux avec son écran Retina et a rassuré aussitôt les utilisateurs en annonçant que l’autonomie restait inchangée. Mieux, sans perdre en durée de vie, la batterie permettait, selon Apple, d’abreuver un processeur graphique plus puissant. Quatre fois plus, même, que la référence des puces graphiques mobiles, la Tegra 3, de Nvidia.

Autonomie en baisse

L’iPad première du nom avait fixé la barre assez haut avec une autonomie annoncée à au moins dix heures. Et de fait, elle les tenait, tout comme l’iPad 2, qui dépassait ce seuil atteignant une autonomie de 11 h et 12 min en lecture vidéo ainsi que de 10 h et 43 min en surf Wi-Fi. Nous avons reproduit les mêmes tests sur l’iPad 3 et les résultats sont sans appel. L’autonomie en vidéo tombe à 8 h et 45 min, dans les mêmes conditions de luminosité (200 cd/m2) et les mêmes réglages (son à mi-puissance sorti sur un casque, Wi-Fi activé). Une baisse d’environ 20 % des performances de la batterie. En surf Wi-Fi, toujours dans le même contexte, l’autonomie plafonne désormais à 9 h et 26 min. Ce qui est assez loin du score précédent, même si cela s’approche du seuil des dix heures annoncées.

C’est d’autant plus dommage que le léger embonpoint de l’iPad s’explique notamment par la nécessite d’intégrer une batterie suffisante pour alimenter un écran plus gourmand et un processeur plus puissant.


Comparaison des autonomies entre iPad 2, nouvel iPad et Transformer Prime.

Une promesse de puissance

Et justement parlons de ce nouveau processeur A5X. La partie principale de la puce (double cœur) n’a pas été modifiée ou alors très peu. Nos tests de CPU affichent des résultats très similaires pour ne pas dire identiques entre l’iPad 2 et le nouvel iPad.

Pour la partie graphique (GPU), en revanche, Phil Schiller, vice-président marketing d’Apple, annonçait des performances pour sa puce quatre fois supérieures à celles de la Tegra 3, de Nvidia. Cette dernière étant une référence en terme de puissance dans l’électronique mobile. Nous avons donc comparé les performances de deux tablettes. D’un côté, le nouvel iPad avec sa puce A5X et sa résolution de 2 048 x 1 536 pixels. De l’autre, la Transformer Prime, d’Asus, équipé de la fameuse Tegra 3, et sa résolution de 1 280 x 800 pixels.

Passons sur les tests qui mettent la partie principale du processeur A5X à mal. Dans ce cas, la Transformer Prime, avec son processeur quatre cœurs, enterre, sans discussion, le nouvel iPad. Avec Geekbench, nous avons obtenu un score de 1 573 pour la tablette d’Asus et de 692 pour l’iPad nouvelle génération.


Comparaison des résultats entre iPad 2, nouvel iPad et Transformer Prime avec GL Benchmark.

Quatre fois plus puissante ?

Mais la tendance s’inverse avec des tests dédiés à la partie graphique. Avec l’outil GL Benchmark 2.1, on obtient ainsi un résultat de 5 230 avec la Transformer Prime et 6 768 avec le nouvel iPad pour le test Egypt, soit un coefficient multiplicateur de 1,29. Pour le test Pro, on trouve respectivement 2 789 et 2 998, soit un ratio multiplicateur de 1,07. Avec le test Geometric du même outil, qui gère notamment les shaders, l’écart se creuse. Le nouvel iPad affiche 7,53 millions d’images à 57 images par seconde (ips), alors que la tablette motorisée par Tegra 3 atteint 3,52 millions d’images à 27 ips. Soit un ratio de 2,14 en faveur de la tablette d’Apple.

Il faut effectuer un autre test, Fill Text, avec Benchmark 2.1, toujours, et mesurant cette fois la vitesse d’application des textures, pour enfin approcher le 4X promis par Apple. Le nouvel iPad atteint le score de 1,99 milliard de textels par seconde contre 404,7 millions pour la Transformer Prime. Le nouveau bébé d’Apple est dans ce cas presque 5 fois plus performant, 4,89 fois, pour être précis.

Autrement dit, si le nouvel iPad est bel et bien puissant et taillé pour ouvrir la porte de beaux jeux en 3D, au regard de ces différents tests, la puce du nouvel iPad n’est pas quatre fois plus puissante que celle du Tegra 3. Disons plutôt que les résultats obtenus au vu des exigences liées à l’écran Retina ne sont pas quatre fois supérieurs. D’autant que pour certains jeux, comme Shadow Gun (vidéo), l’iPad 2 ne permettait pas l’affichage de certains effets, de rendu d’eau ou de flottement de tissu, puisque ces effets font appel à des spécificités du GPU Nvidia. Pour l’instant, a priori, le nouvel iPad ne le permet pas non plus…

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Pierre Fontaine