01net. : Comment définiriez-vous le PHP ? Et quels sont les concurrents de PHP ?Rasmus Lerdorf : PHP est un langage de programmation pour le Web.Zeev Suraski : S’agissant de la concurrence : Sun a JSP et Java. Microsoft a ASP et .Net. Il y a aussi plusieurs outils dans l’univers de l’open source.Quelle était votre intention première en créant PHP ? Et comment est né PHP ? R. L. : Je voulais trouver une solution facile pour résoudre les problèmes liés au Web. J’étais le premier à diffuser du code sur ce projet, en 1994, mais ce n’est pas très drôle quand on est tout seul. On ne s’amuse
pas beaucoup. Alors, j’ai été rejoint par un petit groupe de développeurs fondateurs, et c’est là que cela a vraiment commencé à décoller !Avec Zeev [Suraski, NDLR], nous avons travaillé au développement de PHP pendant plusieurs années en échangeant des mails entre Toronto, la Silicon Valley et Israël. Et nous ne nous sommes rencontrés pour la première
fois qu’en l’an 2000, pour prendre une bonne bière ensemble !Etes vous satisfait du résultat ? Quel regard portez-vous maintenant sur PHP ?R. L. : Je ne sais pas si je suis satisfait. Cela fait dix ans que je travaille dessus et je continue… Et çà, je ne l’avais pas prévu au départ. Mais PHP, ce n’est pas ‘ mon
code ‘, c’est le code de la communauté ! C’est véritablement un phénomène communautaire.A quoi ressemble la communauté PHP aujourd’hui et comment est-elle structurée ?Z. S. : C’est une communauté de plusieurs centaines de milliers de personnes qui collaborent ensemble sur des points différents : sur PHP, sur les manuels d’utilisation du PHP…R. L. : En fait près d’un tiers des pages Web existantes contiennent du PHP.Quelle est la différence principale entre la communauté PHP et d’autres communautés liées au développement d’outils open source comme Linux, ou encore la Fondation Mozilla ?R. L. : Contrairement à la fondation Mozilla par exemple, qui reçoit beaucoup de financements directs ou indirects de la part d’entreprises comme Google ou IBM, nous ne faisons pas d’appels de fonds. Car nous n’avons
pas de projets particuliers pour lesquels nous pourrions dépenser autant d’argent. Dans la communauté PHP, je pense que les gens veulent juste s’amuser avec des morceaux de codes, trouver des solutions et apporter leurs propres contributions au
développement du PHP.Personnellement, le fait de prendre des décisions financières ne m’intéresse pas. Pour le reste, je dirais que PHP n’est pas aussi centralisé que Linux par exemple où, in fine, tous les problèmes importants
remontent jusqu’à Linus [Torvalds, NDLR]. Pour PHP, chacun travaille à développer PHP selon son propre champ de compétence.Y-a-t-il tout de même un modèle économique spécifique au PHP ?Z. S. : Non. Il n’y a pas de modèle économique inhérent au PHP. Tout dépend de ce que les entreprises qui l’utilisent en font. Que vous soyez une petite PME ou au Top 100 du magazine Fortune cela
n’a pas d’importance.Dans la galaxie Linux par exemple, il y a beaucoup d’entreprises, comme Red Hat, qui ne vendent par forcément Linux lui-même, mais plutôt du conseil et de l’assistance technique autour du produit. Et bien c’est la même chose pour le
PHP, avec des sociétés comme Zend Technologies, l’entreprise pour laquelle je travaille en Israël.R. L. : PHP, c’est une juste une technologie qui permet aux gens de faire des choses. Qui élargit le spectre de votre créativité ! PHP n’est pas à vendre. PHP ne s’achète pas. Vous le récupérer sur le Web sur
www.php.net. Vous l’utilisez, vous essayez de résoudre quelques problèmes avec et si vous y parvenez, vous êtes contents ! C’est aussi simple que cela.Pourquoi utilise-t-on PHP aujourd’hui, quand on est un particulier et surtout dans le monde de l’entreprise ?R. L. : Si des fournisseurs d’accès Internet, des Web designers ou de simples internautes ont recours à PHP, c’est parce que c’est une solution facile pour résoudre les problèmes liés aux architectures Web. Dans une
perspective purement professionnelle, en revanche je dirais que l’une des principales faiblesses de PHP, c’est l’aspect marketing.Nous ne sommes pas en mesure de faire auprès des dirigeants d’entreprises ce que Microsoft ou Sun font pour vendre leurs produits. Mais il s’agit là d’une faiblesse marketing, et non technique. C’est le plus important.Z. S. : Oui et il y a un point important, c’est l’assistance technique. Dans une grosse structure, les dirigeants n’aiment pas forcément déléguer leurs compétences et encore moins à une communauté toute entière comme
celle du PHP. Mais dans la réalité, quand une société traite avec de gros éditeurs, personne ne sait qui est vraiment responsable d’un bout de code qui pose problème.Et l’assistance technique peut se résumer à l’envoi d’un mail type 24 heures après l’apparition du problème ! Ce n’est pas très concluant. En revanche dans la communauté open source, tout le monde est
responsable de ce qu’il fait et chacun peut entrer en contact avec le développeur d’un programme.R. L. : Pour les produits open source, si vous avez une question, vous trouverez toujours la réponse quelque part sur Internet.
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