Inutile de freiner en arrivant à proximité d’eux pour échapper à leur vigilance. La nouvelle génération de radars dits « de tronçon » ne se laissera plus berner par le comportement de certains automobilistes. Leur secret : ils ne mesurent plus la vitesse instantanée en un lieu précis (là où ils sont installés), mais la vitesse moyenne sur une portion de route.
Un prototype « a été mis au point avec le Centre d’études techniques de l’équipement [Cete, NDRL] Méditerranée. Un marché devrait être lancé au second semestre 2010 pour le déploiement de ce type d’équipement », indique le ministère des Transports dans une réponse écrite au député UMP du Val-d’Oise Georges Mothron, publiée voici quelques jours au Journal officiel.
De tels dispositifs ont déjà été déployés dans plusieurs pays européens comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, la Norvège et plus récemment l’Espagne.
Comment fonctionne un radar de tronçon ?
Le système Safety Tutor, aussi appelé « radar de tronçon », calcule la vitesse moyenne d’un véhicule sur une distance de plusieurs kilomètres. Une première caméra enregistre, en un point A, la plaque d’immatriculation d’une voiture ainsi que son heure de passage. Une seconde caméra fait de même en un point B.
Le dispositif déduit de ces informations la vitesse moyenne de l’automobiliste sur le tronçon de route compris entre les points A et B. « Le prototype consiste en deux lecteurs de plaques déplaçables, autonomes pendant quelques heures et en un lien GPRS avec un ordinateur superviseur chargé de produire des constats de vitesse moyenne pratiquée », explique le Cete à Ladepeche.fr
Quand seront-ils déployés ?
Le ministère des Transports n’a pas communiqué de date pour le déploiement de ces radars de nouvelle génération. Mais un dispositif similaire, fixe, a déjà fait son apparition sur l’A7, au sud de Montélimar, il y a plusieurs années. Un panneau lumineux, placé au-dessus de l’autoroute, affiche la plaque du véhicule concerné et signale au conducteur qu’il roule trop vite. Il s’agit ici de prévention. Aucune sanction n’est infligée.
Existe-t-il des obstacles juridiques à leur mise en place ?
Ces radars ne sont contraires ni à la constitution ni aux droits de l’homme. Cependant, « il existe des obligations juridiques. En ce qui concerne leur homologation par exemple. Un cahier des charges établissant les conditions auxquelles devront répondre les radars devra être défini par décret ou par arrêt, explique maître Eric de Caumont, avocat spécialisé dans les droits des automobilistes. Il faudra sûrement procéder à quelques modifications dans les textes de procédures pénales par voie législative ».
En effet, sur le territoire français, les infractions dépendent d’un tribunal. Si les deux caméras sont à cheval sur deux zones juridiques, il faudra définir le tribunal compétent.
Quels sont les avantages du système ?
Pour les contrevenants, aucun. Mais le but du gouvernement est d’éviter les freinages intempestifs et dangereux de certains conducteurs à proximité des radars automatiques. « La mise en place de ce dispositif doit permettre de lutter contre l’insécurité et l’incivilité, et, en même temps, d’inciter à une nouvelle prise de conscience de l’importance de la vitesse, afin de passer en 2012 sous la barre des 3 000 morts sur les routes par an », indique le ministère des Transports dans sa réponse au député du Val-d’Oise.
Seront-ils fixes ou mobiles ?
Le gouvernement n’a pas encore tranché. Le Cete doit remettre un rapport aux autorités afin qu’elles se prononcent sur ce point, ainsi que sur les éventuelles sanctions. Si l’aspect répressif est choisi, les futurs radars devront être interfacés avec le système informatique de Rennes, qui se charge de l’envoi automatisé des amendes.
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