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Joyeux anniversaire ! Quinze ans d’iPhone en dix anecdotes

L’iPhone a été lancé il y a tout juste quinze ans aux Etats-Unis. Mais avant de redéfinir ce qu’est un smartphone, le génial produit d’Apple a connu de nombreuses péripéties qui ont généré des milliers d’anecdotes. Nous en avons retenu dix pour marquer le coup.

C’était il y a quinze ans : Apple lançait, aux Etats-Unis, l’un des produits high-tech les plus importants de l’Histoire. Car en quinze ans, l’iPhone a bouleversé nos vies : il a initié la révolution du smartphone moderne et celle des applications mobiles. Avec son grand écran tactile et sans clavier, son interface adaptative et son OS dédié, il a bluffé dès sa présentation. Mais le chemin menant au lancement du 29 juin 2007 n’a pas forcément été de tout repos ! Retour en dix petites anecdotes sur le smartphone qui a tout changé.

L’iPhone n’était pas le premier téléphone Apple

Avant de révolutionner les smartphones, Apple avait déjà tenté une incursion dans le petit monde de la téléphonie, en 2005. Il s’était associé avec Motorola pour proposer au monde le Rokr E1. L’histoire et les utilisateurs de l’appareil ont voulu l’oublier depuis, mais ce « dumbphone » peu ergonomique et plutôt catastrophique embarquait une fonction iTunes fournie par Apple, qui donnait accès à l’iTunes Music Store. Seul problème : il n’était possible que d’embarquer 100 chansons dans les 512 Mo de mémoire Flash qu’il contenait. Un échec total qui a toutefois eu une conséquence positive : convaincre Apple qu’il fallait se pencher sur son propre téléphone.

Le Rokr E1, de Motorola
Le Rokr E1 intégrait une fonction iTunes… L’appareil était une catastrophe.

Dites au revoir à vos familles…

C’est une anecdote de (quasi) première main qui ne nous a jamais été confirmée par les responsables d’Apple que nous avons rencontrés depuis. Toujours est-il qu’à quelques semaines du lancement de l’iPhone, insatisfait de l’appareil, Steve Jobs aurait indiqué à toutes les personnes travaillant sur le projet de rentrer chez elles. Non pas pour profiter d’un repos bien mérité, mais pour prendre quelques affaires dans une valise, faire la bise à leur famille et revenir travailler non-stop jusqu’à ce que tout fonctionne comme il se doit. On ne sait pas en revanche si les employés d’Apple pouvaient rentrer chez eux le dimanche. On ne fait pas la révolution sans quelques efforts.

Une claque pour Google et Android

Comme nous, les développeurs du système d’exploitation de Google ont suivi la keynote du 9 janvier. Andy Rubin, papa d’Android et forcément à la tête du projet, était en route pour un rendez-vous à Las Vegas, où se tenait l’édition 2007 du CES. Il devait y rencontrer un fabricant de téléphones, prêt à intégrer son bébé. Bluffé par la présentation qu’il était en train de voir, il a demandé à son chauffeur de s’arrêter sur le bas-côté pour finir de regarder l’événement. « La vache ! », aurait-il dit à un de ses collègues dans la voiture, « je crois qu’on ne va pas sortir le téléphone » (sur lequel ils étaient en train de travailler NDLR).

Le téléphone en question, nom de code Sooner, était pourtant plus performant que l’iPhone sur certains aspects. Il était, entre autres, multitâche, fonctionnait sans avoir besoin d’être connecté régulièrement à un PC ou un Mac et intégrait également un kiosque de téléchargements, Android Market. Problème : il était laid, mais surtout très proche des autres smartphones de l’époque, avec un clavier physique, un petit écran non tactile et une interface qui a été immédiatement ringardisée par les démos de Steve Jobs.

« Nous savions qu’Apple allait annoncer un téléphone, expliquait Ethan Beard en 2013, qui faisait partie de l’équipe originelle d’Android, mais nous ne pensions pas qu’il serait aussi bon ». Le projet fut alors repoussé d’un an, à septembre 2008, pour devenir le Dream, avec un écran totalement tactile.

Du verre plutôt que du plastique

A l’origine, l’iPhone devait avoir un écran en plastique, comme ceux des iPod. Mais une fois les premiers prototypes en main, Steve Jobs voulut passer au verre, plus noble et élégant. La difficulté était de trouver un verre solide et inrayable… Un tel matériau existait bel et bien : baptisé Gorilla Glass, il avait été inventé dans les années 60 par l’entreprise Corning… mais n’avait jamais trouvé de marché. Corning n’en produisait donc pas et n’avait pas d’usine capable d’en fabriquer dans le délai de six mois fixé par Jobs. Quelque peu poussé par le patron d’Apple, Wendell Weeks, directeur général de Corning, releva le défi. Le Gorilla Glass, qui orne encore les iPhone, a été produit en moins de six mois après qu’une usine fut transformée en une nuit.

iPad, d'Apple
Apple – L’iPad, d’Apple, dans sa première itération.

Tout devait commencer par l’iPad

Apple travaillait sur une tablette tactile – qui allait devenir l’iPad – bien avant de se mettre à développer son iPhone. Mais Steve Jobs avait un problème avec le concept de tablette : il ne savait pas comment le « vendre ». Et ne trouvait pas d’approche convaincante pour démontrer l’intérêt de ce qui était alors appelé le Safari Pad. En revanche, il voyait bien mieux comment proposer un appareil tactile destiné à remplacer les téléphones mobiles de l’époque. Apple s’est donc orienté vers l’iPhone. Une fois le public habitué au écran tactile, l’iPad fut finalisé et commercialisé… trois ans plus tard.

La première démo de l’iPhone était très risquée

Revoir la présentation du premier iPhone ne rend pas hommage à la claque qu’elle a infligé en 2007, avant que nous soyons tous habitués à l’omniprésence au tactile. La démo, parfaitement huilée, couvre la plupart des usages novateurs de l’iPhone… Et pourtant, il fallait des nerfs d’acier pour la présenter, car l’iPhone et son OS étaient un véritable champ de mines. Les fichiers musicaux ou les clips vidéos pouvaient être lus, mais pas en intégralité, sauf à planter complètement. Pire, il était possible d’envoyer un mail et de surfer ensuite sur le Web. Mais pas l’inverse. Au fil de longues heures de tests, les ingénieurs d’Apple avaient établi un « golden path », autrement dit un cheminement sûr pour le démonstrateur, Steve Jobs. S’il enchaînait les tâches dans le bon ordre, l’iPhone donnait l’impression de bien fonctionner. Mais au moindre faux pas, il aurait planté… Jobs, bête de scène, n’a pas fait la moindre d’erreur et sa présentation est restée dans l’Histoire. Les équipes d’Apple ont ensuite eu six mois pour peaufiner l’engin, qui est sorti le 29 juin 2007.

https://www.youtube.com/watch?v=9hUIxyE2Ns8

Steve Jobs était contre l’App Store

Soixante milliards de dollars générés pour les développeurs depuis son lancement en 2008, dont vingt pour la seule année 2016. Plus de 2,2 millions d’applications disponibles… L’App Store est une réussite indéniable que la concurrence n’arrive pas encore à égaler en termes de valeur. Un succès énorme, qui ne doit pas tout à Steve Jobs, loin de là. Le fondateur d’Apple était même très réticent à ce que des applications tierces viennent polluer son appareil avec des virus ou des logiciels indésirables. Pour que Steve Jobs change d’avis, il a fallu toute l’insistance de Phil Schiller et d’Arthur Levinson. Egalement au board de Google, ce dernier savait que le magasin applicatif était central à Android. L’App Store a été lancé en juillet 2008, avec l’iPhone 3G.

Quand le patron de Google était à la tête d’Apple

Au lancement de l’iPhone, Eric Schmidt, alors directeur général de Google, siégeait au board d’Apple – il y avait été nommé en août 2006. Google était un partenaire précieux d’Apple et proposait son moteur de recherche par défaut dans le navigateur de Mac OS X et iPhone OS. Toutefois, lorsqu’il est apparu que le géant de la recherche en ligne commençait à avoir une sérieuse appétence pour le mobile avec Android, lancé officiellement en septembre 2008, Eric Schmidt a dû démissionner. Un départ effectif qui a eu lieu en août 2009.

La montée en puissance de l’OS concurrent de l’iPhone OS a suscité une colère noire de Steve Jobs. Ne pouvant attaquer Google de front, Apple engagea des poursuites contre HTC, porte étendard d’Android, puis d’autres marques, notamment Samsung.

« Google pille notre iPhone ! C’est du vol manifeste. », déclarait Steve Jobs. « Je détruirai Android, parce que c’est un produit volé. Je vais lancer une guerre thermonucléaire ! », a-t-il lancé, à en croire sa biographie officielle.

L’iPhone a failli ne pas s’appeler iPhone

En 2006, la rumeur voulait qu’Apple soit en train de travailler à un téléphone et un nom évident s’imposait : iPhone. Normal : existaient déjà l’iPod ou l’iMac. Seul problème, la marque était déposée par Cisco. Après une prise de contact un peu franche de Steve Jobs – apprend-on dans Inside Apple, d’Adam Levinsky – Apple décide de lancer l’iPhone sous ce nom, sans tenir compte du fait qu’il appartenait à Cisco.

Les avocats d’Apple avançaient à l’époque que Cisco n’utilisait pas cette marque et n’en faisait pas suffisamment publicité, impliquant que le dépôt était caduc. Au lendemain de l’annonce de l’iPhone, Cisco attaquait en justice. Quelque temps plus tard, les deux parties trouvèrent un accord.

Mais les relations tumultueuses entre Apple et Cisco ne s’arrêtent pas là. En 2010, iPhone OS devient iOS. Or, cette marque appartenait elle aussi à Cisco. Mais cette fois, Apple a signé un accord pour l’obtenir !

A l'heure d'Apple
Apple – Les iPhone montrent toujours la même heure, avec un changement à partir de 2010.

Pourquoi l’heure est toujours la même sur iPhone

Pendant longtemps, il a été 9h42 sur la planète iPhone. Tous les clichés officiels le représentant affichaient toujours une réception maximale, une batterie chargée à 100% et indiquaient la même heure. Jusqu’à 2010 et l’arrivée de l’iPad qui bouleversa tout… en passant toutes les horloges des périphériques sous iOS à 9h41 !

Mais qu’il soit éternellement 9h41 ou 9h42, pourquoi cette heure précise ? La réponse a été donnée par Scott Forstall, ancien haut responsable du développement d’iOS. Les keynotes Apple commençaient souvent à 9h. Et ont toujours été pensées de telle sorte que l’annonce du produit intervienne au bout d’environ 40 minutes – 42 minutes pour donner un petit côté aléatoire, et puis 41, ensuite, pour les mêmes raisons.

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Première publication le 9 janvier 2017.